LeTrain de la Vie est une magnifique métaphore pour résumer la vie : un train à bord duquel nous montons, mais dont nous ignorons la destination.

Auteurs français â–ș XXIe siĂšcle â–ș vous ĂȘtes iciAuteurs françaisJean d’Ormesson1925-2017Il y a des jours, des mois, des annĂ©es interminables oĂč il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.Jean d’Ormesson, Voyez comme on danse, 2001Sommaire Biographie Quelques Ɠuvres Et moi, je vis toujours 2018 Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle 2016 Et toi mon cƓur pourquoi bas-tu 2003 L’Enfant qui attendait le train 1979 đŸ“œ 15 citations choisies de Jean d’Ormesson Bibliographie Biographie© AbacaJean LefĂšvre comte d’Ormesson, plus connu sous Jean d’Ormesson, et parfois surnommĂ© Jean d’O, nĂ© le 16 juin 1925 Ă  Paris et mort le 5 dĂ©cembre 2017 Ă  Neuilly-sur-Seine, est un Ă©crivain, journaliste et philosophe d’Ormesson est issu d’une illustre famille qui compte plusieurs ambassadeurs de France, dont son pĂšre, qui lui fait dĂ©couvrir l’Allemagne, le BrĂ©sil, la Roumanie. Jean d’Ormesson suit de brillantes Ă©tudes qui le conduisent tout naturellement Ă  embrasser la carriĂšre de haut fonctionnaire au sein de plusieurs cabinets ministĂ©riels puis Ă  l’ premier roman publiĂ© en 1956, L’Amour est un plaisir, puis Du cĂŽtĂ© de chez Jean 1959 et Au revoir et merci 1966 traduisent le plaisir de vivre et l’insouciance de Jean d’Ormesson, avant que La Gloire de l’Empire 1971 ne le consacre vraiment Ă©crivain, inventeur d’histoires et d’Histoire, crĂ©ant un monde imaginaire et pourtant toujours reconnaissable, une utopie moderne nourrie de culture 1974, annĂ©e de sa nomination au poste de directeur du Figaro, Jean d’Ormesson est reçu Ă  l’AcadĂ©mie française ; la mĂȘme annĂ©e, il publie Au plaisir de Dieu, une fresque sociale et familiale ayant pour toile de fond l’histoire du siĂšcle et ses pĂ©ripĂ©ties tragiques. Ce goĂ»t de l’histoire, on le retrouve aussi dans sa trilogie Le Vent du soir Le Vent du soir, 1985 ; Tous les hommes en sont fous, 1986 ; Le Bonheur Ă  San Miniato, 1987 et dans son Histoire du Juif errant 1990. Jean d’Ormesson s’y montre nostalgique d’un passĂ© perdu, celui de la douceur de vivre de l’aristocratie au siĂšcle des LumiĂšres auquel il rĂȘve d’appartenir. Mais il se garde bien de n’ĂȘtre, dans ses romans comme dans ses chroniques au Figaro Magazine, qu’un conservateur passĂ©iste mĂ©ditant au soir de sa vie. Il sait garder la jeunesse et la fraĂźcheur de vivre qui l’ont toujours animĂ©, jetant sur le monde un regard critique souvent malicieux, comme dans La Douane de mer 1993 qui fait dialoguer Ô, nouvellement trĂ©passĂ©, et A, un extra-terrestre curieux du genre d’Ormesson est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie française le 18 octobre 1973, au fauteuil 12, face Ă  Paul Guth, succĂ©dant Ă  Jules Romains mort l’annĂ©e fait campagne pour dĂ©fendre la rĂ©ception sous la coupole de Marguerite Yourcenar, la premiĂšre femme admise Ă  l’AcadĂ©mie en 1980 ; il rĂ©pond Ă  son discours de remerciement en 1981 et reçoit Ă©galement Michel Mohrt en 1986 et Simone Veil le 18 mars 2010. Il Ă©tait le benjamin de l’AcadĂ©mie française Ă  son 2015, Jean d’Ormesson est Ă©ditĂ© au sein de la collection de la bibliothĂšque de la PlĂ©iade des Ă©ditions Gallimard, avec un premier tome d’Ɠuvres choisies Au revoir et merci, La Gloire de l’Empire, Au plaisir de Dieu, Histoire du Juif errant. Il est rare qu’un auteur soit Ă©ditĂ© dans la collection de son vivant. Un second tome sera publiĂ© en livre posthume, Et moi, je vis toujours 2018, Gallimard, occupe la quatriĂšme place des meilleures ventes de romans, sept semaines aprĂšs sa sortie. Par ailleurs, Jean d’Ormesson a laissĂ© un autre manuscrit que sa fille, HĂ©loĂŻse d’Ormesson, devrait publier en automne d’Ormesson meurt d’une crise cardiaque dans la nuit du 4 au 5 dĂ©cembre 2017, Ă  son domicile, Ă  Neuilly-sur-Seine, Ă  l’ñge de 92 d’Ormesson est Ă©levĂ© Ă  la dignitĂ© de grand-croix de l’ordre national de la LĂ©gion d’honneur le 11 juillet 2014. Il est officier de l’ordre national du MĂ©rite, commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres. Il est Ă©galement commandeur de l’ordre national de la Croix du Sud, distinction du BrĂ©sil, pays oĂč il avait passĂ© une partie de son 2018, un Prix Jean d’Ormesson a Ă©tĂ© créé par sa famille en son nom. PrĂ©sidĂ© par sa veuve Françoise d’Ormesson, ce prix littĂ©raire sera dĂ©cernĂ© pour la premiĂšre fois le 6 juin 2018. Il sera placĂ© sous le signe de l’amitiĂ© et de l’amour des livres ». Parmi le jury, cinq acadĂ©miciens Dominique Bona, Marc Fumaroli, Dany LaferriĂšre, Erik Orsenna et Jean-Marie avec joie et fiertĂ© que je vous annonce la crĂ©ation du prix Jean d’Ormesson, qui sera dĂ©cernĂ© le 6 juin prochain, au Centre national du livre, pour s’approcher de la date anniversaire de la naissance de mon pĂšre le 16 juin 1925.HĂ©loĂŻse d’Ormesson, Ă©ditrice et fille de Jean d’OrmessonQuelques ƓuvresEt moi, je vis toujours 2018Il n’y a qu’un seul roman – et nous en sommes Ă  la fois les auteurs et les personnages l’Histoire. Tout le reste est imitation, copie, fragments Ă©pars, balbutiements. C’est l’Histoire que revisite ce roman-monde oĂč, tantĂŽt homme, tantĂŽt femme, le narrateur vole d’époque en Ă©poque et ressuscite sous nos yeux l’aventure des hommes et leurs grandes dĂ©couvertes. Vivant de cueillette et de chasse dans une nature encore vierge, il parvient, aprĂšs des millĂ©naires de marche, sur les bords du Nil oĂč se dĂ©veloppent l’agriculture et l’écriture. Tour Ă  tour africain, sumĂ©rien, troyen, ami d’Achille et d’Ulysse, citoyen romain, juif errant, il salue l’invention de l’imprimerie, la dĂ©couverte du Nouveau Monde, la RĂ©volution de 1789, les progrĂšs de la science. Marin, servante dans une taverne sur la montagne Sainte-GeneviĂšve, valet d’un grand peintre ou d’un astronome, maĂźtresse d’un empereur, il est chez lui Ă  JĂ©rusalem, Ă  Byzance, Ă  Venise, Ă  New York. Cette vaste entreprise d’exploration et d’admiration finit par dessiner en creux, avec ironie et gaietĂ©, une sorte d’autobiographie intellectuelle de l’ dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle 2016Pour se dĂ©fendre dans un procĂšs qu’il s’intente Ă  lui-mĂȘme, l’auteur fait dĂ©filer au galop un passĂ© Ă©vanoui. Il va de l’ñge d’or d’un classicisme qui rĂšgne sur l’Europe Ă  l’effondrement de ce monde d’hier » si cher Ă  Stefan Zweig. De Colbert, Fouquet, Bossuet ou Racine Ă  François Mitterrand, Raymond Aron, Paul Morand et Aragon. Mais les charmes d’une vie et les tourbillons de l’histoire ne suffisent pas Ă  l’accusĂ© Vous n’imaginiez tout de mĂȘme pas, que j’allais me contenter de vous dĂ©biter des souvenirs d’enfance et de jeunesse ? Je ne me mets pas trĂšs haut, mais je ne suis pas tombĂ© assez bas pour vous livrer ce qu’on appelle des MĂ©moires ». Les aventures d’un Ă©crivain qui a aimĂ© le bonheur et le plaisir en dĂ©pit de tant de malheurs cĂšdent peu Ă  peu la place Ă  un regard plus grave sur le drame qui ne cesse jamais de se jouer entre le temps et l’éternitĂ©, et qui nous toi mon cƓur pourquoi bas-tu 2003Disons d’abord ce que ce livre n’est pas une anthologie de plus de la poĂ©sie – ou de la littĂ©rature – française. Ce sont des proses et des poĂšmes que je connais – ou connaissais – par cƓur. Ce qui figure dans ces pages, ce sont des mots qui ne sont pas de moi et qui valent mieux que moi, mais qui, Ă  force de familiaritĂ©, d’admiration, d’une rĂ©pĂ©tition intĂ©rieure proche de la rumination, ont fini par se confondre avec moi. Ils tournent, pour la plupart, autour de ces passions qui nous donnent Ă  tous tant de bonheur et tant de souffrance. Et toi mon cƓur pourquoi bats-tu. Renonçant Ă  la fois Ă  l’ordre chronologique ou alphabĂ©tique et au classement par thĂšmes, j’ai choisi de prĂ©senter en dĂ©sordre, en vrac, comme ils me venaient Ă  l’esprit et au cƓur, ces mots ailĂ©s au lecteur. J’ai cherchĂ© Ă  donner du plaisir, et peut-ĂȘtre nu peu d’émotion. Il y a encore autre chose une Ă©lĂ©vation, une hauteur, une sorte d’appel vers ailleurs. La littĂ©rature, Ă©crit Pessoa, est la preuve que la vie ne suffit pas. » Les textes ici rĂ©unis ont le pouvoir mystĂ©rieux de rendre la vie plus belle et de transformer notre existence.Jean d’OrmessonL’Enfant qui attendait le train 1979Il Ă©tait une fois, dans une vallĂ©e lointaine entourĂ©e de montagnes, un petit garçon. Le chemin de fer passait prĂšs de chez lui et, d’aussi loin qu’il se souvenait, l’enfant guettait la longue chenille d’acier qui filait comme une flĂšche Ă  travers la campagne. Ce qu’il souhaitait le plus au monde c’était de pouvoir, un jour, monter dans ce train. Mais, bientĂŽt il tomba trĂšs malade et ses espoirs de prendre le train s’en furent Ă  mesure que s’éloignaient ceux de sa guĂ©rison. DĂ©vastĂ©s, ses parents ne savaient plus comment le rĂ©conforter et, aidĂ©s du mĂ©decin, dĂ©cidĂšrent d’emmener l’enfant Ă  la gare, au risque de prĂ©cipiter l’inĂ©vitable. Ce conte tendre et touchant est bercĂ© par l’espoir d’une rĂ©demption en Ă©dition illustrĂ©e pour enfants en 1979, et Ă©puisĂ© pendant des annĂ©es, ce livre quasiment inconnu du grand public enchantera petits et grands. ƒuvre inattendue de la part de Jean d’Ormesson, cette histoire s’inscrit dans la grande tradition des contes.đŸ“œ 15 citations choisies de Jean d’Ormesson Les hommes sont un peu comme Dieu tout ce qu’ils peuvent faire, ils le font. Ou ils le feront. Presque rien sur presque tout La science, la morale, l’histoire se passent trĂšs bien de Dieu. Ce sont les hommes qui ne s’en passent pas. Dieu, sa vie, son Ɠuvre Dans une Ă©ternitĂ© et un infini qui sont fermĂ©s Ă  jamais aux ĂȘtres dans le temps, Dieu est le nom le plus commode pour le nĂ©ant et pour le tout. Presque rien sur presque tout C’est ça qui me fait peur dans le bonheur l’usure, la lassitude, l’effilochage. L’Amour est un plaisir Peut-ĂȘtre la bicyclette, dans ce monde de machines, Ă©tait-elle Ă  nos yeux une hĂ©ritiĂšre du cheval ? Au plaisir de Dieu Il est plus difficile de prouver Ă  quelqu’un sa bĂȘtise que sa misĂšre. Du cĂŽtĂ© de chez Jean Depuis le big bang, tout commence Ă  mourir Ă  l’instant mĂȘme de naĂźtre. L’univers n’est qu’un Ă©lan vers l’usure et la mort. Voyez comme on danse Toute mort est un mystĂšre parce que toute vie est un mystĂšre. Voyez comme on danse Il y a des jours, des mois, des annĂ©es interminables oĂč il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde. Voyez comme on danse Cette vie foisonnante de l’histoire est si merveilleusement riche qu’elle rĂ©duit Ă  nĂ©ant les inventions sans gĂ©nie d’une imagination essoufflĂ©e. La Gloire de l’empire Rien n’est plus difficile pour chacun d’entre nous que de situer ce qu’il a fait et de se situer soi-mĂȘme Ă  sa juste mesure. C’était bien De part et d’autre de votre prĂ©sent si fragile, le passĂ© et l’avenir sont des monstres assoiffĂ©s de temps. La CrĂ©ation du monde J’emportais souvent, dans mes voyages, un de ces volumes de la PlĂ©iade » qui vous permettent de transporter toute une bibliothĂšque sur papier bible dans un format assez restreint. Et je choisissais Proust une fois sur deux ou trois. Le vagabond qui passe sous une ombrelle trouĂ©e J’ai aimĂ© Dieu, qui n’est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n’ai dĂ©testĂ© ni les hommes ni les femmes. Et j’ai aimĂ© la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Comme un chant d’espĂ©ranceBibliographie L’amour est un plaisir, 1956 Du cĂŽtĂ© de chez Jean, 1959 Un amour pour rien, 1960 Au revoir et merci, 1966 Les Illusions de la mer, 1968 La Gloire de l’Empire, 1971 – Grand prix du roman de l’AcadĂ©mie française, premier grand succĂšs d’édition de l’auteur. Au plaisir de Dieu, 1974 Le Vagabond qui passe sous une ombrelle trouĂ©e, 1978 Dieu, sa vie, son Ɠuvre, 1981 Mon dernier rĂȘve sera pour vous, 1982 Jean qui grogne et Jean qui rit, 1984 Le Vent du soir, 1985 Tous les hommes en sont fous, 1986 Le Bonheur Ă  San Miniato, 1987 Album de la PlĂ©iade Chateaubriand, 1988 Garçon de quoi Ă©crire, 1989, avec François Sureau. Histoire du Juif errant, 1990 Tant que vous penserez Ă  moi, 1992 La Fureur de lire la presse, 1992 La Douane de mer, 1994 Presque rien sur presque tout, 1995 Casimir mĂšne la grande vie, 1997 Une autre histoire de la littĂ©rature française, 1997-1998 Le Rapport Gabriel, 1999 Voyez comme on danse, 2001 – Prix Combourg. C’était bien, 2003 Et toi mon cƓur pourquoi bats-tu, 2003 Une fĂȘte en larmes, 2005 La CrĂ©ation du monde, 2006 La vie ne suffit pas ƒuvres choisies, 2007 Odeur du temps, 2007 Qu’ai-je donc fait, 2008 L’Enfant qui attendait un train, 2009 Saveur du temps, 2009 C’est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, 2010 La Conversation, 2011 C’est l’amour que nous aimons, 2012 Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit, 2013 Comme un chant d’espĂ©rance, 2014 Dieu, les affaires et nous, chronique d’un demi-siĂšcle, 2015 Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle, 2016 – Prix Jean-Jacques-Rousseau de l’autobiographie 2016. Guide des Ă©garĂ©s, 2016 Et moi, je vis toujours, 2018Articles connexes Auteurs du XXe siĂšcle et du XXIe siĂšcle. Genres littĂ©raires Le roman. – L’essai. – Le conte. Qu’est-ce que la littĂ©rature ? Le style littĂ©raire. L’AcadĂ©mie française. Histoire de la France au XXe siĂšcle. Histoire de la langue française. Qu’est-ce que l’histoire ? – Selon Alphonse de de livresRecherche sur le site

Letrain de la vie Jean D'Ormesson Moments de vie Le train de la vie « À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.Et on croit qu'ils voyageront toujours avec nous.Pourtant, Ă  une station, nos parents descendront du train,nous laissant seuls continuer le voyage Au fur et Ă  mesure que le temps passe,d'autre

Le train de ma vie À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. On croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă  une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage
Au fur et Ă  mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, mĂȘme l’amour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme Ă©ventuellement l’amour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins seront si discrets qu’on ne rĂ©alisera pas qu’ils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au revoir et d’ succĂšs est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă  quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons !Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que des beaux souvenirs Ă  ceux qui continuent leur voyage
 Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’ĂȘtre un de ces passagers de mon si je dois descendre Ă  la prochaine station, je suis content d’avoir fait avec vous un bout de chemin ! Je veux dire Ă  chaque personne qui Ă©coutera ce texte que je vous remercie d’ĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. Last edited by Valeriu Raut on Thu, 21/04/2022 - 0638 English translationEnglish The Train of my Life At birth, we get on the train and we meet our parents. We believe they will always travel with us. Yet, at a station, our parents will get off the train, leaving us alone to continue the journey
As time goes by, other people get on the train. And they will be important our siblings, friends, children, even the love of our life. Many will resign even perhaps the love of our life and will leave a greater or lesser will be so discreet that we won’t realize they left their seats. This train journey will be full of joy, of pain, of expectations, of hellos, goodbye and success is to have good relations with all passengers as long as we give the best of ourselves. We don’t know which station we’ll get off at. So let us live happily, love and forgive!It is important to do so, because when we get off the train, we must leave only beautiful memories to those who continue their journey
 Let’s be happy with what we have and thank God for this fantastic journey. Also, thank you for being one of those passengers on my if I have to get off at the next station, I’m glad I came a long way with you! I want to tell everyone who’ll listen to this text that I thank you for being in my life and travel on my train. Submitted by Valeriu Raut on Wed, 08/12/2021 - 1730

ŰȘŰ±ŰŹÙ…Ű©'Le train de ma vie' Ù„Ù„ÙÙ†Ű§Ù† Jean d'Ormesson من Ű§Ù„ÙŰ±Ù†ŰłÙŠŰ© Ű„Ù„Ù‰Ű§Ù„ÙŰȘÙ†Ű§Ù…ÙŠŰ© Deutsch English Español Français Hungarian Italiano Nederlands Polski PortuguĂȘs (Brasil) RomĂąnă Svenska TĂŒrkçe ΕλληΜÎčÎșÎŹ БългарсĐșĐž РуссĐșĐžĐč СрпсĐșĐž Ű§Ù„ŰčŰ±ŰšÙŠŰ© ÙŰ§Ű±ŰłÛŒ æ—„æœŹèȘž 한ꔭ얎
Winter Jazz Festival - GENIUS THE MUSIC OF RAY CHARLES Musique, Jazz - Blues, Chorale - ChantLe Touquet-Paris-Plage 62520Le 17/02/2023Vendredi 17 fĂ©vrier 2023 20h – Palais des CongrĂšs – Salle Ravel L’un des shows les plus fidĂšles Ă  la musique de Ray Charles ! Avec plus de 400 concerts dans 17 pays Europe, USA, la prĂ©sence scĂ©nique et l’incroyable mimĂ©tisme vocal du chanteur Perry, une section chƓur, une section cuivre et une rythmique fidĂšles Ă  la musique du maitre, Genius est l’un des meilleurs spectacles sur Ray Charles ! NommĂ© meilleur interprĂšte de la musique de Ray Charles » par la Ray Charles Foundation Los Angeles, USA, Perry a Ă©tĂ© approchĂ© par Maceo Parker et Steve Sigmund 18 ans tromboniste et directeur musical de Ray Charles pour un projet avec le big band des musiciens de Ray Charles. Sheila Raye Charles, la propre fille de Ray Charles, n’a pas tarit d'Ă©loges Mon pĂšre serait fier s’il pouvait entendre Perry ». Je n’imite pas Ray Charles, j’en suis imbibĂ© ! » Perry Uros Perry Chant et piano The Pearlettes chant Drew Davies Saxo tĂ©nor Barcelona Big Blues Band Le choeur Murmures recrute des chanteurs pour son nouveau programme Equinoxes Concert, Chorale - ChantMĂącon 71000Le 03/09/2022L'ensemble vocal Murmures recrute des chanteurs samedi 3 septembre 2022, plutĂŽt des hommes, pour son projet 2022-2023 "Équinoxes" avec des piĂšces de Britten, Debussy, Gjeilo, Hensel, Hindemith, McMillan, Poulenc Ticheli Concerts prĂ©vus en dĂ©cembre 2022 et 1er semestre 2023. Les rĂ©pĂ©titions ont lieu un samedi toutes les 3 semaines environ - Murmures se voit ainsi comme complĂ©mentaire des chƓurs existants - le calendrier sera dĂ©fini trĂšs bientĂŽt. Vous ĂȘtes intĂ©ressĂ© ? contact murmuresassociation - 06 41 57 88 71 Vous pouvez aussi relayer cette information et le tract joint auprĂšs de collĂšgues actuels ou anciens, d'Ă©tudiants musiciens ou chanteurs, d'amis, d'amis d'amis, et finalement auprĂšs de vos rĂ©seaux. L'ensemble vocal Murmures permet Ă  des chanteurs motivĂ©s de monter des Ɠuvres principalement a capella. Les rencontres sont consacrĂ©es Ă  la prĂ©paration physique et vocale du chanteur et au chant en polyphonie, en minimisant le temps d'apprentissage, ce qui demande aux chanteurs de travailler les partitions au prĂ©alable chez eux. Une aide pĂ©dagogique peut ĂȘtre fournie pour aider Petit rappel historique nous avons créé l'association Murmures en octobre[...]Concert Les Chanteurs du Mont Royal Concert, Chorale - Chant, MusiqueBagnĂšres-de-Bigorre 65200Le 10/09/2022Polyphonie Occitane, , Basques, Corses Chants traditionnels du La Ferme en Rythme Chorale - Chant, Concert, Musique, Festival gĂ©nĂ©ralisteHauterive 61250Le 10/09/2022Une scĂšne champĂȘtre au milieu des pommiers, pour une ambiance Ă©clectique et variĂ©e. A l’affiche, 6 concerts ! Kokopeli Le duo offre une pop colorĂ©e, teintĂ©e de folk, de blues, mais aussi de trip-hop et de world music. Ton zinc Une bande de potes manceaux qui mĂȘle avec subtilitĂ© du rap, de la folk, de la chanson française
 et du reggae. Zarhza Musique festive du monde. Une base de chanson agrĂ©mentĂ©e de sonoritĂ©s balkan, klezmer, latino, skapunk avec une pensĂ©e théùtrale. Yolamif Les franciliens de Yolamif sont trois musiciens qui associent le psychĂ©dĂ©lisme rock de la guitare Ă  une section rythmique reprenant les codes de la psytrance et de la techno. Les ZĂ©clopĂ©s MontĂ©s sur ressorts depuis dĂ©jĂ  10ans, Les ZĂ©clopĂ©s tourbillonnent dans un Ska Punk Rock sautillant nourri au bon lait de Normandie ! Volt Un trio atypique composĂ© d’un saxophone tĂ©nor, d’un saxophone baryton et d’un batteur. Une combinaison de jungle, jazz, techno, Ă©lectro, fanfare
 ApĂ©ro-concert vocal fraĂźcheur sous les pommiers. Buvette et Food Truck Bio et local sur place ! Parking camion acceptĂ© et camping sur place. On vous attend nombreux !Concert Chorale des Chanteurs du Mont Royal Concert, Chorale - Chant, MusiqueSaint-Lary-Soulan 65170Le 17/09/2022Eglise du villageRĂ©cital de l'orgue Repas - DĂ©gustation, Chorale - Chant, Patrimoine - CultureMonts 37260Du 13/11/2022 au 27/11/2022DĂ©couverte privilĂ©giĂ©e de l’orgue Skinner, classĂ© Monument Historique, salon de thĂ©, concert
 pour une aprĂšs-midi hors du temps au chĂąteau !MASK HA GAZH MusiqueBolbec 76210Le 01/10/2022Le groupe de danse irlandaise, Souffle Celtic, donnera le ton de cette premiĂšre partie de soirĂ©e avec la prĂ©sence de 4 danseurs accompagnĂ©s de trois musiciens Ă  cordes. Mask Ha Gazh 22 ans d’existence, 2000 concerts survoltĂ©s dans le sillage, plusieurs albums studios et live, et des milliers de rencontres, de rires et de litres de sueur. Luc chant, percussions aussi originales qu’efficaces sabots sur caisson, cuillers, bodhrĂĄn, Tof flûtes, bombardes et Laouen guitares Ă©lectriques, renforcĂ©s par les arrivĂ©es de David guitares acoustiques et Kolia basse pratiquent un rock punkisant, et nĂ©anmoins mĂ©lodique, à consonance celtique. Une Ă©nergie positive que le quintet Breton et fier de l’être transmet sur scĂšne et qui Ă©lectrise leurs chansons en français, aux refrains addictifs, non sans une dose d’humour. Raconteurs d’histoires, leur univers embarque l’auditeur dans une sĂ©rie de voyages de l’intĂ©rieur d’une ville au bout de la nuit vers des Ăźles proches ou lointaines. Distribution Mask Ha Gazh Tof, Luc, Laouen, DavidNJP MUSIQUE - MOUSE PARTY AVEC MEHDI MAÏZI / MAKALA MusiqueNancy 54000Le 07/10/2022MOUSE PARTY AVEC MEDHI MAÏZI RAP FRANCE Autour de Mehdi MaĂŻzi, retrouvez quelques-uns des meilleurs DJ’s rap parisiens, capables de passer Ă  la suite un track d’1plikĂ©140, une obscuritĂ© de Freeze Corleone et un classique de Dany Dan sans que ça ne pose souci. Si vous avez passĂ© du temps Ă  Ă©couter et regarder des programmes comme NoFun, l’Abcdr, La Sauce, Rap Jeu ou Le Code, les mouse Party seront leur rĂ©ponse sous forme de soirĂ©e, avec comme ambition de recrĂ©er la vibe des Ă©missions de Mehdi. MAKALA RAP/R’N’B SUISSE CONGO Sur scĂšne, il est difficile de faire plus intense. Makala, qui signifie la braise en lingala met le feu au dancefloor. Fier de sa diffĂ©rence, il chante sa libertĂ© depuis toujours et dĂ©fendra son nouvel album Chaos Kiss. Makala, accompagnĂ© de son DJ Sebastien Loopes, donnera tout ce qu’il peut et plus encore pour que chaque personne prĂ©sente reparte avec ce sentiment d’avoir assistĂ© Ă  un concert lĂ©gendaire. Cette pointure du rap puise son inspiration dans le rap et le R’n’B français mais aussi les fondements de la musique US tel que le funk et la soul des films des annĂ©es 60. Tu l’as compris, ce Magic rap avec Makala restera dans les anales 
 ![...]French Connexion Musique, Jazz - Blues, Chorale - ChantLa Madelaine-sous-Montreuil 62170Le 27/08/2022samedi 27 aoĂ»t 18h30 gipsy jazz De Paris Ă  New York, French Connexion vous fera monter Ă  bord du A Train ». Prenez place et laissez le bourdonnement de la contrebasse vous envoĂ»ter. Les guitares rythmeront votre voyage ! Une passagĂšre vous chantera une chanson qui vous ressemble et bien d’autres encore. Au soleil, sous la pluie Ă  midi ou Ă  minuit
 DĂ©pĂȘchez vous, le train va arriver ! guitares Antoine Chantereau et Julien Gribeauval contrebasse David Briatte chant Jane Huxley Informations complĂ©mentaires durĂ©e 1h30 public tous Billetterie tarifs 10€, 15€ ou 20€ c’est vous qui choisissez ! gratuit pour les moins de 15 ans RĂ©servez vos Ă©vĂ©nements Ă  partir du 1er juin 2022 par tĂ©lĂ©phone 06 77 52 19 64 par mail reservations Musical de l'Orne - Voces Novae Chorale - Chant, MusiqueSap-en-Auge 61470Le 10/09/2022Voces Novae est un ensemble vocal composĂ© de jeunes talents. DirigĂ© par Gilles Treille, le chƓur nous propose un programme autour de la volontĂ© d’encourager le lien, la connexion. A travers leur chant, ils essaieront de renforcer notre lien avec les autres, la nature, le divin mais Ă©galement celui que nous entretenons avec nous-mĂȘme. Le programme idĂ©al pour se retrouver aprĂšs cette pĂ©riode difficile. L’ensemble nous transporte dans un univers Ă©motionnel oĂč l’harmonie des voix fait vibrer par sa singularitĂ©. ENSEMBLE VOCAL VOCES NOVAE Gilles TREILLES, direction Hildegarde VON BINGEN O virtus sapientie alio modo Juan PONCE AllĂĄ se me ponga el sol David N. CHILDS The new moon Josef Gabriel RHEINBERGER 3 sacred songs, op. 69 Philip STOPFORD Hope Carlo GESUALDO Tenebrae responsoria for maundy Thursday no. 1, in monte oliveti Saint NECTAIRE D’ÉGINE Agni partene Felix MENDELSSOHN 6 sprĂŒche, op. 79 No. 2, am neujahrstage Giacomo CARISSIMI Jephte plorate filii israel plorate Anders HOVDEN Ned i vester soli glader Hermine QUÉRÉ Ô sacrum convivium James MACMILLAN Strathclyde motets data est mihi omnis potestas Anton BRUCKNER Os justi HARPA DEI Ave[...]NJP MUSIQUE - SAMARA JOY 4TET / VALERIE GRASHAIRE Jazz - Blues, Chorale - ChantNancy 54000Le 15/10/2022SAMARA JOY 4TET JAZZ VOCAL / USA Avec une voix aussi douce que le velours, nommĂ©e boursiĂšre Ella Fitzgerald et gagnante du concours international de jazz vocal Sarah Vaughan en 2019, l’étoile de Samara Joy semble monter Ă  chaque prestation. DotĂ©e d’un talent inouĂŻ, elle explore quelques-uns des standards du Great American Songbook. Porteuse d’émotion et chargĂ©e d’un groove unique, sa voix rajeunit les titres cultes. Une voix sans artifice, qui vous charme, vous transporte et qui fera d’elle une lĂ©gende. Une Ă©toile montante du jazz vocal Ă  dĂ©couvrir absolument. VALERIE GRASCHAIRE JAZZ VOCAL / GRAND EST Grande dame du jazz vocal rĂ©gional, ValĂ©rie Graschaire a rassemblĂ© autour d’elle Frank Agulhon, l’un des batteurs les plus demandĂ©s de l’Hexagone, le bassiste Diego Imbert Didier Lockwood, Bireli LagrĂšne et le claviĂ©riste Pierre-Alain Goualch, qui signe la plupart des arrangements de leur nouveau disque Wrap it up ! Des complices de longue date rejoints par le talentueux guitariste Patrick Manouguian Manu KatchĂ©. Une vĂ©ritable groovy family qui Ɠuvre avec un feeling incontestable au croisement du jazz, de la soul et de la Philharmonique de Monte-Carlo - Maria-JoĂŁo Pires Musique, Lecture - Conte - PoĂ©sie, Chorale - ChantAix-en-Provence 13090Du 10/04/2022 au 26/02/2022InvitĂ©e en rĂ©cital au Festival 2021, la pianiste d’origine portugaise fait Ă©quipe ce soir avec le prestigieux Philharmonique de Monte- Carlo, sous la baguette de Kazuki Yamada. AdulĂ©e dans le monde entier pour sa lecture renouvelĂ©e de Mozart et de Schubert, sa prestation cette annĂ©e se fait naturellement Ă  l’aune de la musique viennoise. Entre la Symphonie n° 1 de Schumann et la fĂ©erique ouverture de Mendelssohn, Le Songe d’une nuit d’étĂ©, la pianiste livre son interprĂ©tation, vive et Ă©purĂ©e, du Concerto pour piano n° 9 de Mozart, cĂ©lĂšbre pour la prĂ©pondĂ©rance inĂ©dite accordĂ©e au soliste et la modernitĂ© de ses tournures orchestrales. ● Felix Mendelssohn 1809-1847 Ein Sommernachtstraum, Le Songe d’une nuit d’étĂ©, ouverture, op. 21 ● Wolfgang Amadeus Mozart 1756-1791 Concerto pour piano n° 9 en mi bĂ©mol majeur, "Jeunehomme", K. 271 ● Robert Schumann 1810-1856 Symphonie n° 1 en si bĂ©mol majeur, "Le Printemps", op. "En Voix !" TĂ©nor Chorale - Chant, Festival gĂ©nĂ©ralisteTrosly-Breuil 60350Le 20/11/2022Dans le cadre du Festival "En voix !" TĂ©nor, c’est le titre de ce programme mais c’est surtout la voix de ce jeune artiste, Ă©toile montante de l’art lyrique, LĂ©o Vermot-Desroches. Son rĂ©cital avec sa pianiste complice, Juliette Journaux, nous fera entendre un florilĂšge d’airs connus, extraits de Rigoletto de Verdi, de West Side Story de Bernstein, et mĂȘme la cĂ©lĂšbre chanson napolitaine O Sole mio. Tout un programme qui ne manquera pas de vous Ă©merveiller grĂące Ă  la voix de ce tĂ©nor Ă  la carriĂšre prometteuse... Autres dates - Vendredi 18 novembre 2022 Ă  20h30, Ă  Bainghen 62 - Samedi 19 novembre 2022 Ă  20h30, Ă  Flavy-le-Martel 02RĂ©cital de l’orgue sur le thĂšme de Noel Chorale - Chant, Musique classiqueMonts 37260Du 18/12/2022 au 20/12/2022DĂ©couverte privilĂ©giĂ©e de l'orgue Skinner, classĂ© Monument Historique, rĂ©cital de l’orgue sur le thĂšme de NoelWinter Jazz Festival - GENIUS THE MUSIC OF RAY CHARLES Concert, SpectacleLE TOUQUET-PARIS-PLAGE, 62520Le 17/02/2023Vendredi 17 fĂ©vrier 2023 20h – Palais des CongrĂšs – Salle Ravel L’un des shows les plus fidĂšles Ă  la musique de Ray Charles ! Avec plus de 400 concerts dans 17 pays Europe, USA, la prĂ©sence scĂ©nique et l’incroyable mimĂ©tisme vocal du chanteur Perry, une section chƓur, une section cuivre et une rythmique fidĂšles Ă  la musique du maitre, Genius est l’un des meilleurs spectacles sur Ray Charles ! NommĂ© meilleur interprĂšte de la musique de Ray Charles » par la Ray Charles Foundation Los Angeles, USA, Perry a Ă©tĂ© approchĂ© par Maceo Parker et Steve Sigmund 18 ans tromboniste et directeur musical de Ray Charles pour un projet avec le big band des musiciens de Ray Charles. Sheila Raye Charles, la propre fille de Ray Charles, n’a pas tarit d'Ă©loges Mon pĂšre serait fier s’il pouvait entendre Perry ». Je n’imite pas Ray Charles, j’en suis imbibĂ© ! » Perry Uros Perry Chant et piano The Pearlettes chant Drew Davies Saxo tĂ©nor Barcelona Big Blues BandMakja en concert Manifestation culturelle, Musique, VariĂ©tĂ© française, ConcertLangon 33210Le 07/04/2023Mais qui est ce franc-tireur au regard aiguisĂ© qui nous file le frisson avec ses chansons intenses qui visent au cƓur ? Makja vit Ă  Langon, mais il est Ă  l’image des dĂ©cors escarpĂ©s du maquis corse dont il tire son nom de scĂšne un chanteur sensible et contrastĂ©. Comme il le chante, il n'y a pas de chemin connu d'avance. Son premier album Ne te retourne pas met dans la lumiĂšre une personnalitĂ© incandescente, un garçon au verbe vif, fier et terriblement attachant, qui Ă©voque le lyrisme habitĂ© d’un LĂ©o FerrĂ© traversant des paysages incendiaires. Makja possĂšde le charisme d'un classique de la chanson tout en portant le souffle de son Ă©poque. Sa voix est grave, profonde, charmeuse, slammĂ©e
 Pour toutes et tous DurĂ©e 1h15Makja en concert ConcertLangon 33210Le 07/04/2023Mais qui est ce franc-tireur au regard aiguisĂ© qui nous file le frisson avec ses chansons intenses qui visent au cƓur ? Makja vit Ă  Langon, mais il est Ă  l’image des dĂ©cors escarpĂ©s du maquis corse dont il tire son nom de scĂšne un chanteur sensible et contrastĂ©. Comme il le chante, il n'y a pas de chemin connu d'avance. Son premier album Ne te retourne pas met dans la lumiĂšre une personnalitĂ© incandescente, un garçon au verbe vif, fier et terriblement attachant, qui Ă©voque le lyrisme habitĂ© d’un LĂ©o FerrĂ© traversant des paysages incendiaires. Makja possĂšde le charisme d'un classique de la chanson tout en portant le souffle de son Ă©poque. Sa voix est grave, profonde, charmeuse, slammĂ©e
 Pour toutes et tous DurĂ©e 1h15"Jazz Ă  Pau" Tigran Hamasyan Trio Musique, Jazz - Blues, ConcertPau 64000Le 11/03/2023Pianiste prodige aux influences diverses, ce citoyen du monde, fier de ses racines armĂ©niennes, pioche dans le jazz, le rock, la musique classique ou folklorique pour Ă©difier un rĂ©pertoire d’une rare personnalitĂ© et sensibilitĂ©. En 2006, tout juste majeur, Tigran Hamasyan remportait le 1er prix de piano du Thelonious Monk Institute of Jazz. En quelques annĂ©es, il est devenu l’une des personnalitĂ©s les plus en vue du jazz actuel, et sans conteste l’un des pianistes les plus crĂ©atifs de sa gĂ©nĂ©ration. Une musique vibrante, physique, volcanique, oĂč parfois la voix de Tigran s’élĂšve, dĂ©licate et lĂ©gĂšre, dans un chant sans paroles et Festival Musical de l'abbaye de La Lucerne Concert, Festival gĂ©nĂ©raliste, Musique classiqueLA LUCERNE-D'OUTREMER 50320Du 16/07/2022 au 17/09/2022La rencontre de quelques personnes animĂ©es par la volontĂ© de donner Ă  l’abbaye de La Lucerne un Ă©vĂšnement culturel digne d’elle est Ă  l’origine de ce festival. Depuis la 1Ăšre Ă©dition en 2008, nous offrons un ensemble de concerts qui ont fait la renommĂ©e du Festival musical de La Lucerne, dans le cadre d’une programmation originale avec des musiciens de niveau national voire international, tout en gardant des tarifs accessibles Ă  tous. Cette annĂ©e 2022, la 14Ăšme Ă©dition, vous propose un programme de 6 concerts de haut niveau de la mi juillet au 3Ăšme samedi de septembre pour les journĂ©es du patrimoine. 16 juillet LumiĂšres » - musique chorale JS Bach, Brahms, Mendelssohn, Whitacre par l’ensemble vocal MĂ©lismes. 25 juillet musique de chambre - Octuor de Franz Schubert par l’Orchestre RĂ©gional de Normandie. 3 aoĂ»t Par Monts et par vaux » - musiques sacrĂ©e et traditionnelle armĂ©niennes par Akn, ensemble armĂ©nien. 8 aoĂ»t Jean de La Fontaine, une vie d’impertinence » - Concert-biographie Du Mont, Bacilly, Couperin, Monsieur de Sainte-Colombe, Marin Marais
 par l’ensemble Comet Musicke. 13 aoĂ»t Musique de chambre Bach, Biber, Bartok, Kodaly par Elsa[...]14e Festival Musical de l'abbaye de La Lucerne Musique, Musique classiqueLa Lucerne-d'Outremer 50320Du 16/07/2022 au 17/09/2022La rencontre de quelques personnes animĂ©es par la volontĂ© de donner Ă  l’abbaye de La Lucerne un Ă©vĂšnement culturel digne d’elle est Ă  l’origine de ce festival. Depuis la 1Ăšre Ă©dition en 2008, nous offrons un ensemble de concerts qui ont fait la renommĂ©e du Festival musical de La Lucerne, dans le cadre d’une programmation originale avec des musiciens de niveau national voire international, tout en gardant des tarifs accessibles Ă  tous. Cette annĂ©e 2022, la 14Ăšme Ă©dition, vous propose un programme de 6 concerts de haut niveau de la mi juillet au 3Ăšme samedi de septembre pour les journĂ©es du patrimoine. 16 juillet LumiĂšres » - musique chorale JS Bach, Brahms, Mendelssohn, Whitacre par l’ensemble vocal MĂ©lismes. 25 juillet musique de chambre - Octuor de Franz Schubert par l’Orchestre RĂ©gional de Normandie. 3 aoĂ»t Par Monts et par vaux » - musiques sacrĂ©e et traditionnelle armĂ©niennes par Akn, ensemble armĂ©nien. 8 aoĂ»t Jean de La Fontaine, une vie d’impertinence » - Concert-biographie Du Mont, Bacilly, Couperin, Monsieur de Sainte-Colombe, Marin Marais
 par l’ensemble Comet Musicke. 13 aoĂ»t Musique de chambre Bach, Biber, Bartok, Kodaly par Elsa[...]CONCERT LA VOULTE HAÏVKA Chorale - Chant, Musique, ConcertMons 34390Le 28/08/2022HaĂŻvka chant polyphonique Chants traditionnels d'EuropeConcert Chorale Les Copains d'Abord Chorale - Chant, Concert, MusiqueSaint-Lary-Soulan 65170Le 26/08/2022Eglise du villageConcert vocal Musique, Chorale - Chant, ConcertDax 40100Le 26/08/2022Par le chƓur d'hommes Ahoz. Chants basques traditionnels et et contemporains. Quelques chants en français, espagnol et latin viennent complĂ©ter le "Fan Tutte" Musique, Chorale - Chant, Concert, Patrimoine - CulturePaulmy 37350Le 27/08/2022Concert de musique et chants portugais, rĂ©servation conseillĂ©e. Au ChĂąteau du ANNUEL DE LA CHORALE CHƒUR ET CHORÉ Chorale - Chant, Concert, Spectacle, MusiqueCharmes 88130Du 27/08/2022 au 28/08/2022AprĂšs deux ans perturbĂ©s par le COVID, "ChƓur et ChorĂ©" vous prĂ©sente son nouveau spectacle de variĂ©tĂ©s de l'Ensemble Trecanum Culte et religion, Concert, Musique, Chorale - ChantMunster 68140Le 26/08/2022Concert Visions de LumiĂšre de l'Ensemble Trecanum Du Moyen Age Ă  la Renaissance chants grĂ©goriens, Basques Gogotik FĂȘte, Patrimoine - Culture, Chorale - Chant, ConcertSaint-Palais 64120Le 27/08/2022ChƓurs basques d' Famille BĂŒrck Musique, Musique classique, Concert, Chorale - ChantPont-Aven 29930Le 28/08/2022Programme Musique vocale et musique de chambre de Bach, Beethoven, L. Cohen...Concert lyrique Ă©glise de La Chabanne Chorale - Chant, Musique, Culte et religion, ConcertLa Chabanne 03250Le 26/08/2022Concert chƓur de femmes et rĂ©cital en deuxiĂšme partie solistes mezzo-soprano, tĂ©nor, accompagnement pianoACADINE De Brahms Ă  Barbara . . . il n'y a qu'un pas ! Foire - Salon, Musique, Chorale - Chant, Musique classique, Concert, Chorale - ChantVeyrignac 24370Le 27/08/2022Acadine vous propose le rĂ©cital chant et piano "De Brahms Ă  Barbara . . . il n'y a qu'un pas!" avec Ninon Demande artiste lyrique et Thomas Lavoine pianiste le samedi 27 aoĂ»t 2022. Rendez-vous Ă  20h dans l'orangerie du parc du chĂąteau de Veyrignac 24370 EntrĂ©e 15euros/personne 12euros/adhĂ©rent Acadine RĂ©servez au +33 5 53 31 71 00Concert - Voix du TamTam Musique, Chorale - Chant, ConcertLaruns 64440Le 26/08/2022Les Voix du TamTam, un groupe de chant choral Larunsois, possĂšde un rĂ©pertoire trĂšs variĂ© qui comprend notamment des chants en langue Wolof, typiques du SĂ©nĂ©gal. Le maĂźtre de chƓur, Martin Gomis, ainsi que les musiciens et les chanteurs qui constituent les Voix du TamTam vous entraĂźneront pour une plongĂ©e vers une Afrique lointaine. PrĂ©parez vous pour ce voyage basques mixtes Arraga Manifestation culturelle, FĂȘte, Patrimoine - Culture, Chorale - Chant, ConcertSaint-Jean-le-Vieux 64220Le 28/08/2022Concert kantaldi BBAX Behi Bideko Andere Xuria Manifestation culturelle, Musique, Patrimoine - Culture, Chorale - Chant, Musique traditionnelle, ConcertMendive 64220Le 28/08/2022CONCERT MINE DE JAZZ Chorale - Chant, AnimauxNort-sur-Erdre 44390Le 26/08/2022DĂšs 19h30 un invitĂ© surprise, et Ă  21h concert "Mine de Jazz"Concert RĂ©cital de Natasha NIKOLAEVA Concert, Musique, Chorale - ChantBarneville-Carteret 50270Le 28/08/2022Concert de solidaritĂ© avec le peuple Ukrainien Chanteuse ukrainienne Ă  capella s'accompagnant d'un GUSLI, instrument Ă  cordes pincĂ©es d'origine slave. Le concert aura lieu Ă  la Chapelle St Louis La Fonte Musica Musique, Concert, Chorale - ChantSĂ©lestat 67600Le 26/08/2022Concert d'ouverture du Festival "Voix et Route Romane" par l'ensemble "La Fonte Musica", fondĂ© et dirigĂ© par Michele Pasotti. Au programme Le Ray au Soleyl - La lumiĂšre de Johannes Ciconia 1370-1412.Nostalgie des Nuits Romanes FĂȘte, Chorale - Chant, Manifestation culturelle, Concert, SpectacleMairĂ©-Levescault 79190Le 26/08/2022Nostalgie des Nuits Romanes A partir de 18h30 = Restauration / Buvette Ă  20h45 = Spectacles gratuits Chorales gospel'Ăšre chants gospel - Compagnie Manda Lights spectacle de feu Moment convivial offert RV au foyer Rural de MairĂ©-l'EscaultChoeurs Basques d'hommes Haiz'Egoa FĂȘte, Musique, Chorale - Chant, Manifestation culturelle, ConcertSaint-Étienne-de-BaĂŻgorry 64430Le 28/08/2022Choeurs basques d'hommes Haize EgoaConcert Ă  la Chapelle Octandre Chorale - Chant, Concert, MusiqueSaint-Alban 22400Le 26/08/2022Ce groupe vocal, composĂ© de huit chanteurs, sans chef de chƓur, aime interprĂ©ter des madrigaux de Monteverdi et des chants de la Renaissance française, italienne et anglaise mais Ă©galement des Ɠuvres de Brahms, Schuman, Schubert , Mendelssohn, HervĂ© Pouliquen, Karl Jenkins,
 Libre participationEstivales de Puisaye - 20 ans Musique, Chorale - Chant, Concert, Musique classiqueSaint-Fargeau 89170Du 18/08/2022 au 28/08/2022Chaque Ă©tĂ©, ce festival de musique classique itinĂ©rant anime toute la Puisaye, par le biais de concerts et d'animations. Un stage de chant choral est Ă©galement proposĂ© afin de permettre aux amateurs de participer aux deux concerts de clĂŽture et de chanter avec des de l'OrphĂ©on Repas - DĂ©gustation, Chorale - Chant, Concert, MusiqueSalies-de-BĂ©arn 64270Le 27/08/2022Vous voulez passer une bonne soirĂ©e ? Vous aimez le chant ? Venez donc profiter de ce moment salisien A partir de 19h, apĂ©ritif-concert. A 20h30, repas PaĂ«lla » avec animation cantĂšre ». Au menu jambon – melon, paella et mon amour Concert, Musique, Danse - Bal - Cabaret, Chorale - ChantVĂ©zelay 89450Le 27/08/2022Son pays, c’est Paris ! Un tour de chant pour revivre la complicitĂ© magique de la mythique chanteuse, danseuse et meneuse de revue JosĂ©phine Baker avec son public, inspirĂ© de son concert d’adieu Ă  l’Olympia en d'orgue Musique, Concert, Musique classique, Chorale - ChantVilleneuve-sur-Yonne 89500Le 28/08/2022Programme Dimanche 21 aoĂ»t RÉCITAL D’ORGUE par Olivier d’ORMESSON ƒuvres de Aguilera de Heredia, Cabanilles, Correa de Araujo, Elias, D’Ormesson Dimanche 28 aoĂ»t CONCERT ORGUE ET CHANT par Claire LEFILLIÂTRE et StĂ©phane FUGET ƒuvres de Monteverdi, Merula, Sances, Frescobaldi, D’Ormesson CrĂ©ation de la Cantate Marie-MadeleineConcert du chƓur mixte Goraki Chorale - Chant, Concert, MusiqueSaint-Jean-de-Luz 64500Le 29/08/2022Chants traditionnels du Pays BasqueStage de jazz vocal Jazz - Blues, Musique, Concert, Chorale - ChantAvallon 89200Du 26/08/2022 au 27/08/2022Venez chanter et participer au concert des Voice Messengers aux Rencontres musicales de VĂ©zelay le 28 aoĂ»t, aprĂšs avoir travaillĂ© deux piĂšces au programme du groupe pendant 2 jours ! Ces polyphonies, arrangĂ©es et adaptĂ©es aux 20 stagiaires sont dans l’esprit d’un vĂ©ritable big band vocal, alliant souplesse rythmique et phrasĂ© swing du Louise Thiolon Chorale - ChantLes VallĂ©es de la Vanne 89320Du 27/08/2022 au 28/08/2022Chanson avec en premiĂšre partie AurĂ©lien Merle, chanson du chƓur mixte Goraki Musique, Patrimoine - Culture, Chorale - Chant, ConcertSaint-Jean-de-Luz 64500Le 29/08/2022Chants traditionnels du Pays BasqueConcert - RedZone Musique, Concert, Chorale - Chant, Pop - Rock - FolkRosheim 67560Le 27/08/2022RedZone est un groupe de rock formĂ© en 2018 et constituĂ© de quatre musiciens expĂ©rimentĂ©s et passionnĂ©s. Leur rĂ©pertoire variĂ© se compose de reprises arrangĂ©es Ă  leur sauce qu'ils vous feront Ă©couter le temps d'une soirĂ©e. Yannick Micheli batterie et choeurs Alain Meylaender basse StĂ©phane Comte guitare et choeurs JP Daridan chant Buvette et petite restauration sur du festival des bastides enchantĂ©es Musique, Chorale - Chant, Manifestation culturelle, Patrimoine - Culture, Patrimoine - Culture, Concert, Festival gĂ©nĂ©ralisteAssat 64510Le 27/08/2022Pour la finale du 7e festival des bastides enchantĂ©es, les six chorales retenues lors des concerts de sĂ©lection interprĂ©teront deux chants choisis par le public et un chant de leur choix. Le jury final, composĂ© de reprĂ©sentants des bastides accueillantes Lestelle-BĂ©tharram, Navarrenx, Labastide-Villefranche, Montaut, Tardets-Sorholus et ViellesĂ©gure ainsi que de personnes faisant autoritĂ© en matiĂšre de chant, dĂ©terminera le groupe vainqueur de l'annĂ©e. DĂšs 20h, possibilitĂ© de partager un repas avec les groupes avec plusieurs food trucks sur Ă  Laon avec Fabio Bonizzoni Concert, Musique, Chorale - ChantLaon 02000Le 28/08/2022Dans le prolongement du festival de l'abbaye de Saint-Michel, Fabio Bonizzoni donnera un rĂ©cital de clavecin, avec au programme "Portraits et lĂ©gendes" sonate, suites et chaconne de Froberger, Couperin, Forqueray, Kuhnau, Rameau et Bach. RV dans le cloĂźtre de l'Ă©glise Saint-Martin Ă  17h ! Ă  noter que le concert est gratuit mais la rĂ©servation indispensable Lesescargots dits de Bourgogne, par exemple. Ou la moutarde dite de Dijon Franchement Ă©coeurant ! J'ai prĂ©fĂ©rĂ© de loin le livre de souvenirs du Breton Jean Bothorel dotĂ© d'un titre qui n'exige pas d'explications particuliĂšres : Nous avons fait l'amour vous allez faire la guerre. Ah, que voilĂ  un pavĂ© qu'on dĂ©vore de la premiĂšre Jean d'Ormesson, surnommĂ© Jean d'O », de son nom complet Jean Bruno Wladimir François-de-Paule Le FĂšvre d’Ormesson, nĂ© le 16 juin 1925 Ă  Paris VIIe arrondissement et mort dans la nuit du 4 au 5 dĂ©cembre 2017 Ă  Neuilly-sur-Seine, est un romancier et chroniqueur français. RomansModifier C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le mondeModifier Nous venons tous de la mĂȘme source. Nous sortons tous de la mĂȘme matrice. Nous sommes tous des Africains modifiĂ©s par le temps. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Robert Laffont, 2010, p. 30 Citation choisie pour le 28 octobre 2011. La seule diffĂ©rence qui compte est imposĂ©e par le sexe il y a des hommes et il y a des femmes, et il faut un homme et une femme pour qu'il y ait un enfant. Pendant des milliers de millĂ©naires, et jusqu'Ă  nous en tout cas, les deux sexes s'unissent pour que l'histoire continue. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Robert Laffont, 2010 ISBN 978-2-221-11702-6, p. 30 Ce n'est pourtant pas compliquĂ© le temps passe et je dure, l'histoire se dĂ©roule et l'ĂȘtre est. DerriĂšre les tribulations du monde, il y a quelque chose qui lui permet de changer sans cesse et de rester le mĂȘme Ă  travers les changements c'est moi. L'herbe pousse, les enfants meurent. DerriĂšre le monde qui se fait et s'Ă©croule, qui ne se fait que pour s'Ă©crouler, qui s'Ă©croule et se refait, il y a cet ĂȘtre immobile, Ă©ternel, infini, hors de l'espace et du temps, qui hante l'esprit des hommes plongĂ©s dans l'espace et dans le temps et guettĂ©s par une mort dont il leur est interdit, Ă  eux qui comprennent tout, qui changent tout, qui se croient la fin de tout, de jamais rien savoir. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Robert Laffont, 2010 ISBN 978-2-221-11702-6, p. 63 Dieu est hors du temps. mais il est aussi dans le temps, parce que les hommes qui le pensent, qui l'adorent, qui le combattent sont emportĂ©s dans le temps. Dieu est Ă©ternel, et il a pourtant une histoire — qui est l'histoire des hommes. Dans cette histoire de Dieu et des hommes, il y a, entre le milieu du XIXe siĂšcle et le dĂ©but du XXIe, un peu plus de cent cinquante ans qui sont rudes pour un Dieu dĂ©noncĂ© et traquĂ© par les hommes. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Robert Laffont, 2010 ISBN 978-2-221-11702-6, p. 101 La science d'aujourd'hui dĂ©truit l'ignorance d'hier et elle fera figure d'ignorance au regard de la science de demain. Dans le cƓur des hommes il y a un Ă©lan vers autre chose qu'un savoir qui ne suffira jamais Ă  expliquer un monde dont la clĂ© secrĂšte est ailleurs. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Robert Laffont, 2010 ISBN 978-2-221-11702-6, p. 113 J'espĂšre que les hommes ne souffriront pas toujours. Ou qu'ils souffriront un peu moins. J'espĂšre qu'il y aura enfin un peu de bonheur pour ceux qui n'en ont jamais eu. J'espĂšre — est-ce assez bĂȘte ! — que la justice et la vĂ©ritĂ©, si souvent contrariĂ©es, sont, ici-bas d'abord, et peut-ĂȘtre mĂȘme ailleurs, autre chose que des cymbales et des illusions. Il faut toujours penser comme si Dieu existait et toujours agir comme s'il n'existait pas. Il y a, chez les hommes, et seulement chez les hommes, un Ă©lan vers la beautĂ© et vers la vĂ©ritĂ© et une soif d'espĂ©rance. Tout est bien. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Robert Laffont, 2010 ISBN 978-2-221-11702-6, p. 291, 292 Toute la littĂ©rature occidentale sort de l’Iliade et de l’OdyssĂ©e oĂč sont dĂ©jĂ  prĂ©sents les thĂšmes de la guerre, des voyages, de l’amour, de l’amitiĂ©, des passions. C'est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2010, p. 18 C'Ă©tait bienModifier L'art n'a que les ressources de la vie de chacun il change ce plomb en or. Rien n'est plus difficile pour chacun d'entre nous que de situer ce qu'il a fait et de se situer soi-mĂȘme Ă  sa juste mesure. C'Ă©tait bien, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Gallimard, 2003, p. 35 Peut-ĂȘtre Bach et Mozart composaient-ils des cantates et des airs d'opĂ©ra pour exprimer leur joie. Peut-ĂȘtre les peintres peignent-ils parce que le monde est beau. Je crois que les Ă©crivains Ă©crivent parce qu'ils Ă©prouvent du chagrin. Je crois qu'il y a des livres parce qu'il y a du mal dans le monde et dans le cƓur des hommes. Personne n'Ă©crirait s'il n'y avait pas d'histoire. Et le moteur de l'histoire, c'est le mal. C'Ă©tait bien 2003, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2005 ISBN 2-07-031653-X, p. 70 Subsiste encore un doute. Si clair, si Ă©vident, le progrĂšs de la science ne suscite-t-il pas plus de questions qu'il ne fournit de rĂ©ponse ? La rĂ©alitĂ© — qui n'est peut-ĂȘtre qu'un songe appelĂ© rĂ©alitĂ© — est si prodigieusement inĂ©puisable qu'elle n'en finit jamais de dĂ©border toutes les tentatives d'exploration et de renvoyer sans fin Ă  autre chose. On marche toujours, on n'arrive jamais. La science est un grimpeur qui, au faĂźte de chaque pic, dĂ©couvre toujours d'autres sommets qui lui dĂ©robent l'horizon. Une malĂ©diction frappe la science qui court de succĂšs en succĂšs tous ses triomphes, et ils sont rĂ©els, sont des victoires Ă  la Pyrrhus. C'Ă©tait bien 2003, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2005 ISBN 2-07-031653-X, p. 85 La science qui nous empĂȘche de souffrir nous invente d'autres souffrances. La science qui guĂ©rit et fait vivre est aussi la science qui tue. La science qui nous donne le pouvoir sur le monde est aussi la science qui nous retire tout pouvoir et qui risque, un jour, de nous retirer le monde. C'Ă©tait bien 2003, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2005 ISBN 2-07-031653-X, p. 90 Dans ce coin-ci au moins de la planĂšte, dominĂ© par la science et la tĂ©lĂ©vision, enfants de Voltaire, de Flaubert, d'Oscar Wilde, d'AndrĂ© Gide, de Queneau, si diffĂ©rents les uns des autres mais liĂ©s par un sens aigu de ce qui pouvait encore ĂȘtre Ă©crit sans trop de ridicule, nous sommes entrĂ©s dans une culture de la distance et de la dĂ©rision. D'un cĂŽtĂ©, la science, il n'y a pas de quoi se tordre, qui nous fabrique notre avenir ; de l'autre, sous des rafales d'images, une lassitude et un dĂ©goĂ»t mĂȘlĂ©s de cris de douleur et de rires un peu fĂȘlĂ©s je crois que tout le monde les entend. Quelque chose Ă  craquĂ©. Nous ne sommes pas encore dans un monde diffĂ©rent. Mais, sans presque le savoir, nous ne sommes dĂ©jĂ  plus les mĂȘmes. Pas encore ailleurs. Mais dĂ©jĂ  plus ici. C'Ă©tait bien 2003, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2005 ISBN 2-07-031653-X, p. 98 Himmelhoch jauchzend, zum Tode betrĂŒbt ». J'Ă©tais gai, j'Ă©tais triste. J'Ă©tais fou de bonheur. Et accablĂ© de chagrin. La vie m'a toujours paru dĂ©licieuse — et le monde, plein de larmes. Il y a du mal sous le soleil et je doute que l'histoire en vienne jamais Ă  bout. Je ne crois pas que demain sera dĂ©barrassĂ© du mal qui affligeait hier. RĂȘver d'un monde parfait qui brillerait devant nous est d'une naĂŻvetĂ© meurtriĂšre beaucoup ont souffert et sont morts sous le prĂ©texte, sĂ©duisant et criminel comme Lucifer lui-mĂȘme, de changer le monde en paradis et de rendre aux hommes leur innocence. C'Ă©tait bien 2003, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2005 ISBN 2-07-031653-X, p. 134 À mesure que la science tranche les faces de Gorgogne, de nouvelles tĂȘtes poussent Ă  l'hydre pour poursuivre le travail et rĂ©pandre la terreur. Aucun d'entre nous n'est Ă  l'abri du mal qui frappe Ă  coups redoublĂ©s. Ce mal — dont le christianisme nous parle avec gĂ©nie sous les espĂšces du pĂ©chĂ© originel et, d'une certaine façon, de l'Incarnation, sacrifice inversĂ© et suprĂȘme, offert non plus par les hommes Ă  Dieu mais par Dieu aux hommes pour racheter le mal de l'histoire — ne peut ni s'effacer ni triompher. C'Ă©tait bien 2003, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2005 ISBN 2-07-031653-X, p. 138 Un jour, je m'en irai sans en avoir tout ditModifier L'histoire devient une espĂšce de kalĂ©idoscope en dĂ©lire, oĂč ne cessent de se succĂ©der, et de plus en plus vite, des images Ă©blouissantes et dĂ©pourvues de sens. Les frontiĂšres Ă©clatent, les distinctions s'effacent. Chacun est liĂ© aux autres par les ondes et la toile. La campagne disparaĂźt peu Ă  peu. les villes s'Ă©tendent et se rejoignent. SurgelĂ©es et contagieuses, les modes et les passions se transmettent Ă  la vitesse de la lumiĂšre. les supermarchĂ©s, les dĂ©sirs, les idĂ©es se ressemblent. Les langues dĂ©clinent et meurent. l'orthographe se dĂ©lite. Un sabir se rĂ©pand. Les sexes se confondent. les couleurs s'affadissent et perdent de leur Ă©clat. Pour le meilleur et pour le pire, l’universel et l'unitĂ© sont au bout du chemin. l'entropie se dĂ©chaĂźne. les hommes commencent Ă  deviner que leur destin est de disparaĂźtre dans l'avenir comme ils ont apparu dans le passĂ©. Et ils se demandent ce qu'ils font lĂ . Un jour, je m'en irai sans en avoir tout dit, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2013, p. 98 La joie. Loin de nous enfoncer dans le monde Ă  la façon du plaisir et du bonheur, elle nous en dĂ©tacherait plutĂŽt. Elle est religieuse et rebelle. Elle est mĂ©taphysique, elle Ă©clate comme un tonnerre. Elle dĂ©truit tout sur son chemin. Elle se consume elle-mĂȘme, elle s'oublie, elle se nie. Il y a quelque chose dans la joie qui ressemble Ă  l'adoration. Elle nous Ă©lĂšve au dessus de nous. Elle nous transporte ailleurs. Elle nous ouvre les portes d'un univers inconnu et plus beau que le notre, elle jaillit de notre monde et elle nous en montre un autre oĂč rĂšgne la beautĂ©. Un jour, je m'en irai sans en avoir tout dit, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2013, p. 153 Qu’ai-je donc faitModifier La mĂ©diocritĂ© est portĂ©e aux nues. Les navets sont cĂ©lĂ©brĂ©s comme des chefs-d'Ɠuvre. Ce qui sera oubliĂ© dans trois ans est l'objet d'un tintamarre qui finit par rendre insignifiant pĂȘle-mĂȘle le meilleur et le pire. Les Ɠuvres dignes de ce nom ne manquent pas autour de nous. Elles sont emportĂ©es dans les flots de la nullitĂ© acclamĂ©e. Je n'Ă©cris, pour ma part, ni un roman ni des MĂ©moires. J'essaie de comprendre le peu que j'ai fait et comment tout cela s'est emmanchĂ©. Je n'Ă©cris pas pour passer le temps ni pour donner des leçons. Je n'Ă©cris pas pour faire le malin ni pour ouvrir, comme ils disent, des voies nouvelles Ă  la littĂ©rature. Pouah ! Je n'Ă©cris pas pour faire joli ni pour dĂ©fendre quoi que ce soit. J'Ă©cris pour y voir un peu plus clair et pour ne pas mourir de honte sous les sables de l'oubli. La littĂ©rature vivante d'aujourd'hui, qui m'a si souvent emmerdĂ© avec son sĂ©rieux implacable et son pĂ©dantisme expĂ©rimental et toujours avortĂ©, je lui rends bien volontiers la monnaie de sa piĂšce et je l'envoie se faire foutre avec beaucoup de gaietĂ©. Je ne sais pas si je serai encore vivant demain, mais je suis sĂ»r que la littĂ©rature vivante d'aujourd'hui, qui, avec son intolĂ©rance de donneuse de leçons et ses fanfaronnades de mauvais sentiments, est l'exact pendant, inversĂ© et beaucoup plus prĂ©tentieux, de la crĂ©tinerie des pompiers de la peinture et de la littĂ©rature de la fin du XIXe siĂšcle, sera morte avant moi — si elle n'est pas dĂ©jĂ  morte. Ne lis pas n'importe quoi. Lis plutĂŽt les grands livres dont tout le monde parle sans les lire. Les espĂ©rances sont comme les femmes les plus belles ne sont pas plus pas inaccessibles que les autres. Mieux vaut viser Rimbaud ou La BruyĂšre et rester loin derriĂšre que viser Bordeaux ou Feuillet ou Sartre ou EugĂšne Sue et risquer de les atteindre. Le vent du soirModifier Nietzsche, Wagner, Karl Marx, Rimbaud, DostoĂŻevski, se rĂ©voltent contre les menaces obscures qu'ils devinent dans l'avenir. L'exploitation des plus faibles se combine insidieusement avec un moralisme de facade. L'hypocrisie triomphe. Le conformisme des esprits avance Ă  pas de gĂ©ant. L'aventure, le charme, l'indĂ©pendance morale livrent des combats d'arriĂšre-garde. Une espĂšce de grisaille s'Ă©tend sur l'univers. Le vent du soir, Jean d'Ormesson, Ă©d. Jean CLaude LattĂšs, 1985, p. 114 Toutes les scĂšnes du passĂ© qui s'animaient pour moi sur la terrasse de San Miniato, je ne leur accordais pas une importance dĂ©mesurĂ©e. Je ne crois pas que le passĂ© suffise pour comprendre l'avenir. Je vais jusqu'Ă  penser que l'idĂ©e, si rĂ©pandue, qu'il l'Ă©claire et l'explique ne signifie pas grand-chose. Ce qui est vrai jusqu'Ă  l'Ă©vidence, c'est que le passĂ© construit le socle sur quoi s'Ă©lĂšve le prĂ©sent, c'est qu'il accumule les conditions de toute histoire future. Le propre de la vie est de jaillir spontanĂ©ment. Toujours l'inattendu a le plus de chances de survenir. Mais il faut d'abord qu'il parte de ce qui existe. Et que ce qu'on n'attend pas sorte de ce qu'on connaĂźt. L'histoire est la contrainte de la vie. Le passĂ© est ce qui empĂȘche l'avenir d'ĂȘtre n'importe quoi. Le vent du soir, Jean d'Ormesson, Ă©d. Jean CLaude LattĂšs, 1985, p. 145 Parmi les cent mille morts russes de la bataille de Moukden figurait le cadavre du capitaine Nicolas. Une des sources dont je m'inspire pour raconter son histoire indique qu'un sourire flottait sur le visage gelĂ© de l'officier de fortune et qu'au milieu des neiges oĂč le sang des soldats laissait des traĂźnĂ©es rouges, il avait l'air heureux. Le vent du soir, Jean D'Ormesson, Ă©d. Éditions Jean CLaude LattĂšs, 1985, p. 365 Tous les hommes en sont fousModifier Une des fonctions les plus mystĂ©rieuses et les plus constantes du temps est d'Ă©lever le hasard Ă  la dignitĂ© de la nĂ©cessitĂ©. Le monde avance Ă  coups de rencontres et le temps qui passe les transforme en les hommes en sont fous, Jean D'Ormesson, Ă©d. Éditions Jean CLaude LattĂšs, 1986, p. 19 Mais moi, j'ai vu pleurer Pandora ou Vanessa, je les ai vues se mĂ©fier de leurs pouvoirs et de leurs dons, je les ai vues troublĂ©es de rĂ©gner avec si peu de peine sur le monde et sur les hommes. On me dira que j'Ă©tais, que je suis, que j'ai toujours Ă©tĂ© partial. Je dirai que personne ne peut jamais juger personne et que le cƓur des ĂȘtres humains est plus insaisissable que la mer ou le feu. Je crois que, dĂšs l'enfance, par leur charme et leur duretĂ©, par leurs folies, par leurs mensonges, les quatre sƓurs O'Shaughnessy n'ont jamais rien fait d'autre que d"essayer de se dĂ©fendre. Tous les hommes en sont fous, Jean D'Ormesson, Ă©d. Éditions Jean CLaude LattĂšs, 1986, p. 45 – La beauté , la beauté  Ce qui compte, voyez-vous, ce n'est ni la beautĂ©, ni le bonheur, ni peut-ĂȘtre le malheur. C'est d'avoir fait quelque chose de sa vie et qu'il en reste un parfum dans le souvenir et dans le cƓur. Tous les hommes en sont fous, Jean D'Ormesson, Ă©d. Éditions Jean CLaude LattĂšs, 1986, p. 146 La musique de Verdi Ă©mut beaucoup la comtesse. Les souvenirs lui revenaient en foule. Et les souvenirs de Marie Ă©taient pour moi autant de rĂȘves. AprĂšs le chƓur des esclaves, elle se tourna vers moi dans la loge immense que nous occupions Ă  nous deux – Nous sommes tous des esclaves, me dit-elle. – Les esclaves des autres, lui dis-je. Et les esclaves de nous-mĂȘmes. – Oui, c'est un peu çà. Des passions des autres et de nos propres passions. Des folies des autres. Et de notre folie Ă  nous. Tous les hommes en sont fous, Jean D'Ormesson, Ă©d. Éditions Jean CLaude LattĂšs, 1986, p. 146 Le bonheur Ă  San MiniatoModifier Oh ! Jean ! Qu'est-ce que c'est que cette vie oĂč tout marche de travers, oĂč les plus jeunes meurent les premiĂšres, oĂč les amants se quittent, allez savoir pourquoi, oĂč on n'aime pas ceux qu'on aime et oĂč on aime ceux qu'on aime pas ? Est-ce que tu crois, comme l'oncle Winston, qu'il va y avoir la guerre ? Est-ce que tu crois surtout qu'un jour, un beau jour, aprĂšs tant de plaisirs et de dĂ©tresse, nous finirons par apercevoir, lĂ -bas, au loin, quelque chose d'obscur et de calme qui sera le bout du chemin ? Le bonheur Ă  San Miniato, Jean D'Ormesson, Ă©d. Éditions Jean CLaude LattĂšs, 1987, p. 29 Casimir mĂšne la grande vieModifier Jamais le monde n'a Ă©tĂ© aussi bas, ronchonnait mon grand-pĂšre. Aussi veule, aussi mĂ©diocre. Il ne croit plus Ă  rien si ce n'est Ă  l'argent. Pour le soulever si peu que ce soit au dessus de lui-mĂȘme, il faut descendre jusqu'au jeux de ballon qu sont la pĂąle rĂ©plique des jeux du cirque d'autrefois. Casimir mĂšne la grande vie, Jean D'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 1997, p. 135 Comme un chant d'espĂ©ranceModifier Il n'y a qu'un choix, en fin de compte, et tout se joue dans ce choix entre le nĂ©ant travaillĂ© par le hasard et Dieu. Nous ne pouvons rien savoir du nĂ©ant avant le big bang ni du nĂ©ant aprĂšs la vie. Les choses sont si bien tricotĂ©es que le mur de Planck et le mur de la mort sont Ă©galement infranchissables. Mais nous pouvons nous faire une idĂ©e de ce qui est possible et de ce qui est impossible. Si l'univers est le fruit du hasard, si nous ne sommes rien d'autre qu'un assemblage Ă  la va-comme-je-te-pousse de particules pĂ©rissables, nous n'avons pas la moindre chance d'espĂ©rer quoi que ce soit aprĂšs la mort inĂ©luctable. Si Dieu, en revanche, et ce que nous appelons — Ă  tort — son esprit et sa volontĂ© sont Ă  l'origine de l'univers, tout est possible. MĂȘme l'invraisemblable. D'un cĂŽtĂ©, la certitude de l'absurde. De l'autre, la chance du mystĂšre. Comme un chant d'espĂ©rance, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2014, p. 85 Dieu sans les hommes est un rĂȘve vide, trĂšs proche de rien, un nĂ©ant infini, une Ă©ternitĂ© d'absence. Il est une invitation Ă  la solitude et Ă  l’orgueil. Il mĂšne Ă  l'intolĂ©rance, Ă  une espĂšce de folie et souvent Ă  l'horreur. Les hommes sans Dieu sont guettĂ©s par une autre forme d'orgueil et par l'absurde dans toute sa puretĂ©. Ils sont, eux aussi, sur le chemin de l'horreur et de la folie. Comme un chant d'espĂ©rance, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2014, p. 92 J'ai aimĂ© Dieu, qui n'est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n'ai dĂ©testĂ© ni les hommes ni les femmes. Et j'ai aimĂ© la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beautĂ© de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant, et qui est notre seul trĂ©sor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglĂ©s par l'orgueil, condamnĂ©s Ă  l'Ă©phĂ©mĂšre, emportĂ©s dans le temps et dans ce prĂ©sent Ă©ternel qui finira bien, un jour ou l'autre, par s'Ă©crouler Ă  jamais dans le nĂ©ant de Dieu et dans sa gloire cachĂ©e. Comme un chant d'espĂ©rance, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2014, p. 95 A la fameuse question de Leibniz que nous avons dĂ©jĂ  rencontrĂ©e sur notre chemin Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ? », il y a une seule rĂ©ponse possible Parce que Dieu a distinguĂ© le tout du rien. » Mais, Ă  l'intĂ©rieur de cette rĂ©ponse, il y a une autre rĂ©ponse, incluse, subalterne et annexe Parce que Dieu a confiĂ© Ă  l'homme le tout tirĂ© du rien pour qu'il en fasse un monde oĂč, grĂące Ă  l'espace et au temps, Ă  la nĂ©cessitĂ© et au hasard, l'absence se change en prĂ©sence et le mystĂšre en raison. » Avec ses sens et sa pensĂ©e, l'homme crĂ©e une seconde fois le monde tirĂ© par Dieu du nĂ©ant infini et de l'Ă©ternitĂ© du rien. Comme un chant d'espĂ©rance, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2014, p. 111 La Douane de merModifier Je lui parlais du silence, de l'oubli, de l'absence. Je lui parlais de l'orgueil, de la tristesse, de la jalousie, de la haine qu'il serait impossible d'inventer si nous ne les connaissions pas. Je lui parlais du souvenir. Je lui parlais de l'espĂ©rance. Tout cela, qui lui semblait flou, avait une rĂ©alitĂ© sur la planĂšte oĂč vivent les hommes et oĂč il a dĂ©barquĂ©. Tout cela existait chez nous et n'existait que chez nous. La mĂ©lancolie et l'attente sont des spĂ©cialitĂ©s de cette province reculĂ©e que nous appelons le monde. La Douane de mer 1994, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2006 ISBN 2-07-039461-1, p. 53 Je trouve le monde Ă©patant. Il m'amuse Ă  la folie. Je ne sais pas oĂč il va. Et parce que je suis un ignorant, un sceptique, un imbĂ©cile, je crois, contrairement Ă  la quasi-totalitĂ© de mes contemporains, que l'homme n'est pas le maĂźtre de son propre destin, qu'il y a quelque chose au-dessus de lui qui donne un sens Ă  l'univers et que ce qu'il y a de mieux Ă  faire... – Eh bien, demanda A en penchant la tĂȘte d'un geste brusque, ce secret des secrets, dis-moi donc ce que c'est ? – C'est de faire ce qu'il peut. Wer immer strebend sich bemĂŒth, den können wir erlösen. » La Douane de mer 1994, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2006 ISBN 2-07-039461-1, p. 186 Toute vie est amĂšre parce qu'elle se termine par la mort. La vie est une maladie mortelle, Ă  transmission sexuelle, dont on se guĂ©rit un peu chaque jour et qui finit par nous emporter. La vie est un prĂȘt gratuit que nous ne pouvons pas refuser, que nous devons toujours rembourser, qui nous est successivement consenti et retirĂ©, et auquel nous tenons plus qu'Ă  tout. Au moins tant que nous vivons. La Douane de mer 1994, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2006 ISBN 2-07-039461-1, p. 227 Il n'y aurait qu'une chose de pire que de mourir ce serait de ne pas mourir. Ne me replonge pas dans la vie elle n'a de prix que parce qu'elle cesse. Tous, ou presque tous, nous avons peur de mourir. Mais une fois dans la mort, dans la paix, dans l'oubli, aurions-nous envie de revenir sur cette Terre ? La Douane de mer 1994, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2006 ISBN 2-07-039461-1, p. 227 Histoire du Juif errantModifier Il marchait. Il marcha jusqu'Ă  la nuit. Il s'Ă©tait dĂ©jĂ  beaucoup Ă©loignĂ© de la ville lorsque la faim s'empara de lui. Et la soif. Les passions, les ambitions, les idĂ©es, les projets ne viennent qu'en seconde ligne. Il faut d'abord boire, et manger, et dormir, et tout le reste. Sans jamais en souffler mot dans les torrents de livres et de films qui nous tombent sur la tĂȘte, nous passons notre temps Ă  mener notre corps au garage, Ă  le ravitailler et Ă  le vidanger. De La Princesse de ClĂšves au Soulier de satin, en passant par Adolphe et par La Chartreuse de Parme, on dirait que nos hĂ©ros sont munis d'une dispense de trimbaler un corps. Ils n'ont le droit que de faire l'amour parce que l'amour est le lien entre le rĂȘve et la machine. Nous sommes une machine avant d'ĂȘtre un esprit et une Ăąme. Il peut y avoir des machines sans esprit et sans Ăąme. Dans ce monde au moins, il n'y a pas d'esprit et d'Ăąme sans qu'il y ait une machine. AhasvĂ©rus avait soif. Et il avait faim. la nuit tombait. Il aperçut une lumiĂšre qui brillait dans une maison. Il poussa la porte aprĂšs l'avoir frappĂ©e de son bĂąton et il entra dans la maison. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 117 En dĂ©sobĂ©issant au CrĂ©ateur, en dĂ©couvrant cette force inouĂŻe que reprĂ©sentait le mal, Adam avait donnĂ© le dĂ©part Ă  quelque chose de plus fort que la Grande Aventure c'Ă©tait l'histoire. En maltraitant le GalilĂ©en qui se disait fils de Dieu, AhasvĂ©rus s'Ă©tait condamnĂ© Ă  la parcourir en entier. Il Ă©tait le second Adam. Lui portait sur ses Ă©paules le poids Ă©crasant du pĂ©chĂ© perpĂ©tuel [...] Il parlerait toutes les langues. Il aurait toujours dans sa poche assez d'argent pour survivre. Et le cancer, les armes blanches, le pistolet, le poison, la tempĂȘte et le feu, la cruautĂ© des hommes et leur justice, le hasard et le destin seraient contraints de l'Ă©pargner. L'Ăąge, c'est-Ă -dire le temps, n'aurait pas prise sur lui. Il avait laissĂ© marcher le GalilĂ©en vers sa mort. Il marcherait lui-mĂȘme sans fin Ă  travers l'univers. Mais il ne le savait pas encore. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 174 Je dis que tout s'en va. Je dis que tout meurt et disparaĂźt. Et que quelque chose, pourtant, subsiste, chez ceux qui restent, de ce qui a disparu. Que quelque chose, pourtant, subsiste, chez les vivants, de ce qui a vĂ©cu. C'est ce que nous appelons le souvenir. La mort n'est pas la fin de tout puisqu'il y a le souvenir. Les hommes rĂȘvent de fantĂŽmes, de revenants, de forces spirituelles et mystĂ©rieuses, dont on ne sait presque rien, dont on attend presque tout. Le premier des fantĂŽmes, le premier des revenants, la plus formidable des forces spirituelles, vous le savez bien, c'est le souvenir. Rien de plus beau que l'espĂ©rance — si ce n'est le souvenir, qui est l'inverse et la mĂȘme chose. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 267 Distinguez-vous ce jeu au loin entre le temps et la vie ? Il repose tout entier sur un mystĂšre effrayant quand il n'y aura plus rien, il y aura eu quelque chose et la mort elle-mĂȘme n'efface pas le souvenir. Ah ! je ne dis pas grand-chose, non je ne dis presque rien, je dis que tout s'en va et que tout disparaĂźt, je dis qu'il y a une Ăąme du monde et que ce qui a Ă©tĂ© ne peut pas ne pas ĂȘtre. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 267 C'est ce flou permanent, c'est ce passez muscade entre le coupable et la victime qui a fait du Juif errant une figure si remarquable et si intĂ©ressante qu'elle n'a jamais cessĂ© de sĂ©duire Ă©crivains et artistes. Je suis tout le monde et moins que rien. Je suis l'horreur de vivre et tous vos Ă©blouissements. Je suis aussi la fatigue. la contradiction, et la fatigue. La passion et la fatigue. j'en ai assez de marcher. j'en ai assez d'un monde qui s'imagine toujours avoir tout dĂ©couvert et qui ne comprend jamais rien. VoilĂ  deux millĂ©naires que je marche sur cette planĂšte oĂč tout se transforme toujours et oĂč rien ne change jamais. C'est ce qui me rapproche des pauvres les pauvres sont fatiguĂ©s. Moi aussi. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 501 Je crois qu'il faut savoir, et quelquefois mourir, pour des choses — comment dire ?... choisies presque au hasard. Non pas tant parce qu'elles sont vraies — qu'est-ce que la vĂ©ritĂ© ? — mais parce qu'elles vous paraissent, Ă  vous qui ne savez rien, plus belles, plus justes, plus grandes. Non pas tant parce qu'elles sont vraies, mais parce que vous les avez choisies. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 505 Il vous faudra sans moi dĂ©couvrir dans ce monde tout ce qui en fait le charme, la drĂŽlerie, l'imprĂ©vu, la grandeur. Parce que vous, au moins, avez la chance de mourir et que le temps vous est mesurĂ©. La griserie d'exister n'en sera que plus vive. La rĂ©pĂ©tition perpĂ©tuelle de combinaisons qui ne changent guĂšre teinte mes expĂ©riences d'un peu de lassitude et d'ennui. Vous, au contraire, la seule chose que vous ayez Ă  craindre, c'est la mĂ©lancolie du temps qui passe. Quelle aubaine ! Quel enchantement ! La vie pour vous sera si belle que, malgrĂ© les Ă©checs et les souffrances que nous connaissons tous, vous aurez, je vous le dis, un peu de mal Ă  la quitter. Moi qui n'aspire qu'Ă  une mort Ă  jamais refusĂ©e, je vous envie de pouvoir partir avant l'horreur et l’écƓurement. Histoire du Juif errant 1990, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-038578-7, p. 510 Le rapport GabrielModifier Le temps, l'espace, la nĂ©cessitĂ©, la loi rĂšgnent sur tout ce petit monde. Ils ne rĂšgnent pas sur les autres univers a qui j'ai donnĂ© d'autres lois et que les hommes, parce qu'ils vivent dans le temps, sont hors d'Ă©tat, non seulement d'imaginer, mais mĂȘme de concevoir. La pensĂ©e des hommes est soumise Ă  la mĂȘme loi qui domine l'univers et c'est pour cette raison qu'ils sont incapables de le comprendre et incapables d'en sortir. Le rapport Gabriel 1999, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2003 ISBN 2-07-041735-2, p. 39 L'idĂ©e que la nĂ©cessitĂ© n'Ă©tait peut-ĂȘtre pas nĂ©cessaire et que le hasard Ă©tait un autre nom de ma volontĂ© ne les a pas effleurĂ©s parce qu'ils ne voulaient pas qu'elle pĂ»t les effleurer. Ils ont choisi n'importe quoi, mais qui restait Ă  leur niveau, plutĂŽt que quelques chose qui risquait de les dĂ©passer. Et ils sont allĂ©s jusqu'Ă  reconnaĂźtre bruyamment, avec un peu plus qu'une ombre d'affection et de provocation, qu'ils prĂ©fĂ©raient l'absurde au mystĂšre. Le rapport Gabriel 1999, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2003 ISBN 2-07-041735-2, p. 47 Le monde est enchanteur, et il est dĂ©risoire. S'il n'y a rien d'autre que le monde, le monde est absurde et il n'a aucun sens. S'il y a autre chose que le monde, le monde ne peut prĂȘter qu'Ă  pleurer ou Ă  rire. J'imagine que, de la-haut, l'Éternel nous regarde et qu'il nous prend en pitiĂ©. Jetons-nous dans la mer, bĂ©nissons le Soleil, courons dans la montagne, Ă©puisons notre vie qui nous vient on ne sait d'oĂč et jouons Ă  la balle sur les bords du nĂ©ant et de l'Ă©ternitĂ©. Le rapport Gabriel 1999, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2003 ISBN 2-07-041735-2, p. 258 Le temps surtout met sa barriĂšre entre Ă©crivain et journaliste. Le temps — au galop ! au galop ! — a deux propriĂ©tĂ©s, contradictoires et identiques le temps passe et il dure. Alors que le journaliste est tout entier du cĂŽtĂ© du temps qui passe — J'appelle journalisme, Ă©crit AndrĂ© Gide, ce qui sera moins intĂ©ressant demain qu'aujourd'hui » et PĂ©guy Rien n'est plus vieux que le journal de ce matin, et HomĂšre est toujours jeune » —, l'Ă©crivain est tout entier du cĂŽtĂ© du temps qui dure. RivĂ© Ă  l'actualitĂ©, le mot d'ordre du journaliste est l'urgence ; l'Ă©crivain ne pense Ă  rien, si ce n'est Ă  l'essentiel. Et l'urgent, Ă  notre Ă©poque, est l'ennemi jurĂ© de l'essentiel. Alors, disait Forain Ă  un ami qui venait de se faire installer le tĂ©lĂ©phone, alors, on te sonne, et tu y vas. » Le rapport Gabriel 1999, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2003 ISBN 2-07-041735-2, p. 332 – Quel est l'essentiel ? demanda Gabriel. – Tu le sais mieux que moi, rĂ©pondis-je. – Et quel est l'urgent ? Je rĂ©flĂ©chis un instant. – C'est de sauver les hommes, lui dis-je. Le rapport Gabriel 1999, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2003 ISBN 2-07-041735-2, p. 333 Que de belles filles Ă  l'aube ont passĂ© dans ma vie ! Elles me donnaient un vertige qui ne reposait pas seulement sur le dĂ©sir et le sexe. Elles indiquaient les chemins innombrables qu'aurait pu prendre le destin. Elles Ă©taient les flĂšches de bois qui guident en montagne le voyageur Ă©garĂ© vers des vallĂ©es opposĂ©es. Elles Ă©taient les panneaux blancs que la police militaire allemande avait multipliĂ©s dans le labyrinthe mystĂ©rieux de paris occupĂ© Kommandantur, Notre-dame, Lazaret, Arc de triomphe... Elles Ă©taient la rose des vents. Elles Ă©taient les carrefours avortĂ©s d'une existence de rĂȘve qui ne verrait jamais le jour. Le rapport Gabriel 1999, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2003 ISBN 2-07-041735-2, p. 404 La gloire de l'EmpireModifier L'Empire n'avait jamais connu la paix. Il avait fallu l'Ă©difier, et puis il avait fallu le dĂ©fendre. Du fond de son histoire montait la rumeur des haches et le sifflement des javelots et les cris des mourants, le soir, aprĂšs la bataille. Les forĂȘts du nord et de l'est, les hautes montages du sud n'avaient pas suffi Ă  le protĂ©ger des attaques et des gloire de l'Empire 1971, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2002 ISBN 2-07-038941-3, p. 15 Au plaisir de DieuModifier Je suis nĂ© dans un monde qui regardait en arriĂšre. Le passĂ© y comptait plus que l'avenir. Mon grand-pĂšre Ă©tait un beau vieillard trĂšs droit qui vivait dans le souvenir. Sa mĂšre avait dansĂ© aux Tuileries avec le duc de Nemours, avec le prince de Joinville, avec le duc d'Aumale, et ma grand-mĂšre Ă  CompiĂšgne avec le prince ImpĂ©rial. Mais c'Ă©tait Ă  la monarchie lĂ©gitime qu'Ă  travers tant de dĂ©sastres, de barricades, de citadelles assiĂ©gĂ©es, de rebelles triomphants, ma vieille tribu tout entiĂšre restait passionnĂ©ment attachĂ©e. Les Lendemains qui chantent aux oreilles des prophĂštes ne lu disait rien qui plaisir de Dieu 1974, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2006 ISBN 2-07-037243-X, p. 13 Dieu, sa vie, son ƓuvreModifier Il me semble, Ă  travers Dieu, me souvenir enfin de ce que je n'ai jamais su. Et peut-ĂȘtre de ce que personne n'a jamais pu savoir. Il me semble deviner dĂ©jĂ  ce qui me restera toujours interdit et fermĂ© par le temps encore Ă  venir. Puisque je participe Ă  la totalitĂ©, quelque chose de Dieu palpite dans ce que j'Ă©cris. Je l'Ă©cris parce que je souffre d'un Ă©trange maladie j'ai le vertige du monde. Je lutte contre le mal par la vaccination, par l'homĂ©opathie je prends quelques gouttes de l'ocĂ©an universel et je les infuse dans ces pages. Au hasard, n'importe comment, en quantitĂ©s imperceptibles et infinitĂ©simales traces, comme dit le jargon. Il y a, dans ce livre Ă  la gloire du saint nom, des traces de l'univers, il y a des traces de Dieu. Dieu, sa vie, son Ɠuvre 1981, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-037735-0, p. 155 Ni la peinture ni la musique, ni philosophes ni tragĂ©diens, ni poĂštes ni romanciers — ni les historiens, bien entendu — n'ont osĂ© abordĂ© le thĂšme du tĂȘte-Ă -tĂȘte cĂ©leste entre le bien et le mal. Au moment de franchir le pas, on hĂ©site Ă  leur donner tort. L'absence de toute source, de toute espĂšce de rĂ©fĂ©rence autre qu'un sentiment collectif dĂ©positaire de secrets qui remontent Ă  des Ăąges Ă©vanouis et mystiques rend la tĂąche presque impossible. Il faut pourtant rĂ©pondre Ă  la question fondamentale que les hommes se posent sans l'ombre d'une solution, depuis la nuit de temps Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutĂŽt que rien ? » Et Ă  la question subsidiaire Pourquoi Dieu a-t-il permis qu'il y ait du mal dans le monde ? » Puisque c'est la rĂ©ponse Ă  ces deux questions qui constitue l'origine et le sens de ce livre, il n'est plus temps de reculer. Dieu, sa vie, son Ɠuvre 1981, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. Folio », 2004 ISBN 2-07-037735-0, p. 286 Odeur du tempsModifier Je dois beaucoup Ă  un petit nombre de maĂźtres et d'amis — des vivants et des morts — qui m'ont fait ce que je suis. Les uns, parce qu'ils m'ont encouragĂ©, aidĂ©, soutenu les autres, parce que je les ai lus. À beaucoup d'Ă©gards imparfait, bĂąti de bric et de broc, encombrĂ© de rĂ©pĂ©titions inhĂ©rentes Ă  son genre, et parfois de contradictions, ce livre est trĂšs loin d'ĂȘtre un de ces livres d'amertume que dicte parfois le grand Ăąge que j'atteints Ă  mon tour. C'est un livre de gratitude et d'admiration. L'admiration, de nos jours, n'est pas un sentiment Ă  la mode. Odeur du temps est un exercice d'admiration et de fidĂ©litĂ©. VoilĂ  plus de trois quarts de siĂšcle que ce monde oĂč j'ai Ă©tĂ© jetĂ© par le hasard ou par la Providence n'a jamais cessĂ© de m'Ă©blouir. C'est un peu de cet Ă©blouissement que voudraient transmettre ces pages dĂ©jĂ  peut-ĂȘtre, mais Ă  peine, jaunies par le du temps, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions HĂ©loĂŻse D'Ormesson, 2007 ISBN 978-2-35087-058-8, p. 15 Qu'est-ce qu'ils nous apprennent, Aragon, et Yourcenar, et Borges, et Cioran, et les autres ? Que, selon la belle formule de Pessoa, la vie ne suffit pas » et que la littĂ©rature est lĂ  pour nous Ă©lever un peu au-dessus de nous-mĂȘmes. Odeur du temps, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions HĂ©loĂŻse D'Ormesson, 2007 ISBN 978-2-35087-058-8, p. 93 Saveur du tempsModifier Ce qu'est ce livre au fond, c'est un exercice d'admiration — tempĂ©rĂ©e, ici ou lĂ , par l'inquiĂ©tude ou l'ironie. Admiration pour les hommes, admiration pour les Ɠuvres, admiration pour la beautĂ© du monde. Dans une Ă©poque plus portĂ©e Ă  la dĂ©rision qu'Ă  l'admiration, voilĂ  un dĂ©fi un peu audacieux. Je le relĂšve sans trop de crainte. Nous vivons une pĂ©riode suffisamment prĂ©occupante pour que, de temps en temps, nous essayions de viser un peu plus haut et de rendre Ă  l'espĂ©rance des couleurs trop souvent du temps, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions HĂ©loĂŻse D'Ormesson, 2009 ISBN 978-2-35087-114-1, p. 13 La crise de la littĂ©rature et plus particuliĂšrement du roman, dont chacun parle aujourd'hui avec insistance mais dans le vague, vient d'abord sans doute de l’absence de grands Ă©crivains. Cette absence contraste singuliĂšrement avec la profusion et l'Ă©clat des annĂ©es 1920 et 1930. Dans un dictionnaire des auteurs de l'entre-deux-guerres, la seule lettre M — privilĂ©giĂ©e, j'en conviens — fournissait Mauriac, Maurois, Montherlant, Morand, Maurras, Malraux et Martin du Gard - sans parler des Charles Morgan et des Soomerset du temps, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions HĂ©loĂŻse D'Ormesson, 2009 ISBN 978-2-35087-114-1, p. 19 Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belleModifier Ils frĂ©quentaient les dieux dont ils descendaient en droite ligne. Et voilĂ  qu'ils se retrouvent en primates, avec des bactĂ©ries et des algues pour grands-mĂšres. Ils en savent, bien sĂ»r, beaucoup plus sur l'univers, sur son histoire, sur leur propre personne, ils sont autrement plus puissants qu'hier dans tous les domaines oĂč ils ont roulĂ© de triomphe en triomphe, et l'orgueil les submerge — mais ayant perdu leurs illusions, rĂ©duits Ă  leurs propres forces, se mĂ©fiant d'eux-mĂȘmes et de leurs pouvoirs toujours croissants, ils ont dĂ©gringolĂ© du piĂ©destal oĂč ils s'Ă©taient juchĂ©s et ils ont rapetissĂ©. Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2016 ISBN 978-2-07-017829-2, p. 416 La vĂ©ritĂ©, c'est que nous sommes trop grands pour nous. Nous sommes dĂ©chirĂ©s entre notre petitesse et notre grandeur, entre notre misĂšre et notre puissance. Il n'est rien d'impossible au pouvoir d'un esprit enfermĂ© dans un corps destinĂ© Ă  pourrir et qui n'apparaĂźt que pour se hĂąter de disparaĂźtre. Chacun d'entre nous est un roi trĂšs puissant, enchaĂźnĂ©, glorieux, misĂ©rable, vouĂ© Ă  la poussiĂšre et dĂ©vorĂ© d'espĂ©rance. Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2016 ISBN 978-2-07-017829-2, p. 425 Je crois que derriĂšre le roman de l'univers, avec ses structures si prĂ©cises et ses rebondissements, et derriĂšre le grand théùtre de la vie, avec son intrigue si bien ficelĂ©e, ses dialogues si brillants, ses anecdotes sans fin, son style louĂ© de toutes parts, son mĂ©lange si savant de tragique et de comique, il y a comme une puissance inconnue. Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2016 ISBN 978-2-07-017829-2, p. 433 Il est impossible de se faire une idĂ©e, mĂȘme approximative et figurĂ©e, de l'origine de cette abstraction portĂ©e Ă  l'incandescence que serait un temps en train d'apparaĂźtre et de se mettre Ă  couler. Il n'apparaĂźt pas et il ne coule pas pour la raison la plus simple il n'existe pas. Ou, du moins, il n'existe pas en tant que tel. Il n'est pas une rĂ©alitĂ©. Il n'a pas d'existence propre. Il n'y a pas de temps vide comme il peut y avoir un espace vide. Le temps n'est rien d'autre qu'une dimension — ou plutĂŽt la dimension — nĂ©cessaire et universelle de tout ce qui est appelĂ© Ă  exister Ă  partir du big bang. Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2016 ISBN 978-2-07-017829-2, p. 439 Tout semble se dĂ©glinguer de partout. Sa langue surtout, son bien le plus prĂ©cieux, qui brillait de mille feux et rĂ©gnait sur l'Europe qui rĂ©gnait sur le monde, se dĂ©fait de jour en jour. Confucius le savait dĂ©jĂ  Ă  l'Ă©poque de Platon et de Sophocle il faut prendre garde aux mots. Une langue qui faiblit, c'est un pays qui vacille. Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2016 ISBN 978-2-07-017829-2, p. 448 Guide des Ă©garĂ©sModifier Plus familiĂšre et plus prĂ©sente que l'air toujours absent, l'eau est aussi plus Ă©trange et plus paradoxale. Elle n'a ni forme ni couleur, mais nous pouvons la voir. Elle n'Ă©met aucun son, mais nous Ă©coutons volontiers sa musique et ses plaintes. Nous pĂ©nĂ©trons parfois dans son invraisemblable texture, mais le plus souvent c'est elle qui nous pĂ©nĂštre pour s'installer chez nous oĂč elle rĂšgne en maĂźtresse. A sa forme si instable et secrĂšte jusqu'au miracle nous donnons le nom de liquide ». Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 31 Le temps existe, bien sĂ»r, puisque nous vieillissons et mourons, puisque tout passe et s'en va. Mais il n'a pas, comme l'espace, une rĂ©alitĂ© par lui-mĂȘme. Il n'est pas un fleuve oĂč nous nous plongerions. MystĂšre profond, il est attachĂ© Ă  la matiĂšre et Ă  la vie. Memento mori perpĂ©tuel et tout puissant, il est, sur toutes les formes les plus diverses de la rĂ©alitĂ© et de l'existence, sur toutes leurs facettes et tous leurs fragments les plus infimes, la marque indĂ©lĂ©bile d'un Ă©lan vers la mort et la disparition. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 42 Chacun de nous sort d'un mĂ©canisme physique qui repose sur l'union de deux corps matĂ©riels et monte vers la libertĂ©. La vie sort de molĂ©cules et de bactĂ©ries Ă©trangĂšres Ă  tout esprit et monte — au moins de loin — vers le savoir, l'art, la beautĂ©, la vĂ©ritĂ©. Le talent, le gĂ©nie, l'imagination, la bontĂ© sortent d'ovules et de sperme. Et l'univers lui-mĂȘme sort d'une explosion matĂ©rielle avant de monter dans le temps, vers l'histoire, vers la mort au bout du rouleau — et, paradoxe suprĂȘme, vers la pensĂ©e et l'amour qui unissent la matiĂšre et l'esprit. Tout sort de la matiĂšre et tout monte vers l'esprit. Comme le monde lui-mĂȘme, la pensĂ©e est une incarnation. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 47 Le mal est une trouvaille de gĂ©nie qui n'appartient qu'aux hommes. Il est une invention et un prolongement de la pensĂ©e. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 49 Ce qu'il y a de plus Ă©trange dans la mort, c'est cette barriĂšre infranchissable qui la sĂ©pare de la vie. On dirait un fait exprĂšs. TrĂšs loin dans le passĂ©, il y a des millions et des millions de siĂšcles, un mur s'Ă©lĂšve tout au dĂ©but pour nous empĂȘcher de connaĂźtre notre origine. TrĂšs prĂšs dans l'avenir, dans quelques annĂ©es, dans quelques mois ou peut-ĂȘtre demain, un mur s'Ă©lĂšve tout Ă  la fin pour nous empĂȘcher de connaĂźtre notre destin. Nous ignorons d'oĂč nous venons, nous ignorons oĂč nous allons. Nous sommes tous des Ă©garĂ©s. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 66, 67 Chacun a le droit, et peut-ĂȘtre le devoir, d'ĂȘtre heureux. Les traitĂ©s du bonheur et les recettes pour y parvenir sans trop de peine en quelques leçons ont fleuri un peu partout. J'ai contribuĂ© moi-mĂȘme Ă  cet engouement collectif et un peu forcĂ©. Peut-ĂȘtre faut-il rappeler que la recherche frĂ©nĂ©tique du bonheur ouvre le chemin le plus sĂ»r vers l'Ă©chec et le dĂ©goĂ»t. Le bonheur n'est pas un but, encore moins une carriĂšre ou une obligation, mais un don gratuit, une surprise ou la rĂ©compense de ceux qui ne passent pas leur temps Ă  le cultiver. Le bonheur n'est pas un exercice narcissique et solitaire. Il tombe, comme par hasard, sur la tĂȘte et dans le cƓur de ceux qui, loin de s'occuper d'eux-mĂȘmes, s'occupent plutĂŽt d'autre chose — et des autres. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 72 Le progrĂšs est une rĂ©alitĂ©. Le progrĂšs est une Ă©vidence. Le progrĂšs est une idole. Le progrĂšs est un mythe. Tout passe, tout Ă©volue, mais tout reste semblable. Le prince Salina, dans Le GuĂ©pard de Lampedusa revu par Visconti, l'avait dĂ©jĂ  dĂ©jĂ  devinĂ© rien ne change jamais que pour mieux se poursuivre. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 79 Une bonne partie, et la plus bruyante, de l'art d'aujourd'hui s'est dĂ©tournĂ©e de la beautĂ©. Une Ɠuvre d'art a encore le droit d'ĂȘtre belle. Elle peut aussi nourrir des ambitions diffĂ©rentes. Au lendemain de deux guerres mondiales et de la crise Ă©conomique, avec les progrĂšs de la science et la crainte de l'avenir, aprĂšs Rimbaud, Joyce, Picasso, Charlie Chaplin d'un cĂŽtĂ©, Barnum, la radio, le cinĂ©ma, la tĂ©lĂ©vision de l'autre, le rejet, le combat, la fureur, une Ă©thique parfois inversĂ©e ont pris la place de l'admiration, insĂ©parable de la beautĂ©. Les mĂ©dias et l'argent ont dĂ©trĂŽnĂ© la reconnaissance par les pairs et la gloire. Les metteurs en scĂšne l'ont emportĂ© sur les auteurs. Le commentaire sociologique s'est emparĂ© de l'art. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 90 Le problĂšme avec la vĂ©ritĂ©, qui est adĂ©quation de la pensĂ©e et de la rĂ©alitĂ©, conformitĂ© du langage au monde et Ă  son histoire, c'est qu'elle ne cesse de se dĂ©rober. Elle se situe volontiers sous l'invocation de la formule cĂ©lĂšbre d'un procureur de JudĂ©e au temps de l'empereur TibĂšre Qu'est-ce-que la vĂ©ritĂ© ? » Il n'y a de beautĂ© que parce qu'il y a des hommes pour la percevoir. Il n'y a de vĂ©ritĂ© — de mensonge — que parce qu'il y a une pensĂ©e et un langage pour la dĂ©couvrir — ou la dissimuler. InsĂ©parable de l'expression sous forme de voix ou d'Ă©criture, elle est aussi liĂ©e au mal qu'elle affronte et qu'elle dissipe. AssoiffĂ©e de reconnaissance, elle est fragile et toujours prĂȘte Ă  la bataille. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 93 Au-delĂ  des bouleversements de la science, de la technique, des mƓurs, de la religion qui dĂ©boussolaient les esprits, le dĂ©couragement des citoyens, le dĂ©sarroi des consciences, le fameux malaise dans la civilisation n'Ă©taient peut-ĂȘtre rien d'autre que les manifestations de la crise de la vĂ©ritĂ©. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 98 Les chrĂ©tiens ont deux convictions, et peut-ĂȘtre seulement deux. Ils croient Ă  Dieu comme source et comme sens de l'univers. Et ils croient Ă  un homme nommĂ© JĂ©sus en qui leur Dieu s'est incarnĂ© et qui enseigne conjointement l'amour de Dieu et l'amour des hommes. Puisque Dieu a choisi, dans sa puissance et dans sa gloire, de prendre visage humain, un peu de divinitĂ© est descendue sur ses crĂ©atures. Dieu se confond avec l'homme. L'homme se rapproche de Dieu. Le christianisme est une thĂ©ologie, mais est aussi un humanisme. Guide des Ă©garĂ©s, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. nrf », 2016 ISBN 978-2-07-269436-3, p. 114 La ConversationModifier Bonaparte J'ai l'imagination rĂ©publicaine et l'instinct monarchique. Je veux rĂ©tablir une monarchie qui soit rĂ©publicaine. Et ma RĂ©publique Ă  moi est romaine, militaire, guerriĂšre, conquĂ©rante. Mon modĂšle n'est pas Versailles, mon modĂšle est Rome. Et mon modĂšle n'est pas les Bourbons, mon modĂšle est CĂ©sar. La Conversation, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2011 ISBN 978-2-35087-174-5, p. 90, 91 CambacĂ©rĂšs Vous avez rĂ©ponse Ă  tout. Vous ĂȘtes au-dessus des autres hommes. Dans les temps antiques, vous auriez, comme Alexandre, Ă©tĂ© un demi-dieu, un fils du roi des dieux. La Conversation, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2011 ISBN 978-2-35087-174-5, p. 102, 103 Bonaparte L'imagination gouverne le monde. Elle est mon bien le plus prĂ©cieux. Je ne connais pas plus l'avenir que vous ou le commun des mortels. Mais, appuyĂ© sur une rĂ©flexion constante et sur des souvenirs qui sont nombreux et prĂ©cis, je le prĂ©pare avec beaucoup de soin. Je suis toujours tout entier Ă  ce que j'ai Ă  faire. Mes idĂ©es et mes projets, je les prends par le cou, par le cul, par les pieds, par la tĂȘte, et je les examine sous toutes leurs faces et je n'abandonne que quand je les ai Ă©puisĂ©s. Du coup, ce que j'ai arrĂȘtĂ© dans ma pensĂ©e, je le regarde comme dĂ©jĂ  exĂ©cutĂ© et je suis moins Ă©mu au moment de la rĂ©alisation de mes desseins qu'au moment de leur conception. La Conversation, Jean d'Ormesson, Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2011 ISBN 978-2-35087-174-5, p. 114, 115 Une fĂȘte en larmesModifier Je crois que le monde change, je crois qu'il ne cesse de changer et de rester le mĂȘme, je crois que les hommes progressent et qu'ils montent vers quelque chose d'inconnu qui ressemble Ă  l'espĂ©rance et d'oĂč le mal ne sera pas extirpĂ©. Il est aussi ridicule de nier le progrĂšs que de le parer de toutes les vertus. Une fĂȘte en larmes, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2005 ISBN 2-221-10483-8, p. 44 Je suis de ceux qui croient Ă  un pĂ©chĂ© originel et Ă  la prĂ©sence d'un mal qui rentrera par la fenĂȘtre quand on l'aura chassĂ© par la porte. C'est ce monde-lĂ  qu'il nous faut non seulement supporter, mais aimer et dont il faut s'amuser. Une fĂȘte en larmes, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2005 ISBN 2-221-10483-8, p. 72 – À quoi ? demanda Clara avec une ombre d'insolence. – Mais Ă  la mort, lui dis-je. Ne le savez-vous pas ? Tout finit. Les amours Ă©ternels finissent aussi par finir. Vous finirez. Je finirai. Je suis prĂšs de finir. Vous ĂȘtes loin de finir parce que vous ĂȘtes jeune. Mais vous finirez aussi. C'est un malheur. Et, en un sens, c'est une chance. On peut dire que, sous le soleil et au-delĂ  du soleil, tout est triste et mal parce que tout finit. On peut dire aussi — et c'est pire, et c'est encore plus triste — que tout est bien parce que tout finit. Une fĂȘte en larmes, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2005 ISBN 2-221-10483-8, p. 156 C'est pour vous rappeler Ă  la rĂ©alitĂ©. L'amour lui-mĂȘme, qui est une des rares choses auxquelles nous puissions, dans cette vallĂ©e d'erreurs et de larmes, dans cette galerie de faux-semblants, ĂȘtre tentĂ©s de croire, est frappĂ© de malĂ©diction. Il l'emporte de trĂšs loin sur toutes les bassesses du monde — mais il lui appartient encore il en partage la misĂšre. Reflet du sacrĂ©, il est un rĂȘve, une nuĂ©e, une illusion scintillante. Un peu plus haut que tout le reste, il est une des facettes les plus brillantes et les plus enivrantes du nĂ©ant de ce monde. Une fĂȘte en larmes, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2005 ISBN 2-221-10483-8, p. 159 Plus sĂ»rement que toute autoritĂ©, lĂ©gitime ou non, la dĂ©mocratie, le vote, le socialisme, l'impĂŽt ont tuĂ© la rĂ©volution qui jouissait d'une santĂ© insolente dans l'opposition Ă  la monarchie ou Ă  la dictature, au moins tant qu'elles Ă©taient faibles ou dĂšs qu'elles le devenaient — et toutes les dictatures finissent, Ă  un moment ou Ă  un autre, par se relĂącher et s'affaiblir. Nous sommes entrĂ©s dans un monde non seulement unifiĂ© et trĂšs petit, mais souple, fluide, presque livide, mallĂ©able jusqu'Ă  l’inexistence et demain virtuel. Ce qui a pu faire naĂźtre la conviction que l'histoire est finie, avec ses idĂ©es de permanences et de rĂ©alitĂ©, ses structures, ses institutions, et qu'elle laissait la place Ă  autre chose. Une fĂȘte en larmes, Jean d'Ormesson, Ă©d. Éditions Robert Laffont, 2005 ISBN 2-221-10483-8, p. 196 Et moi, je vis toujoursModifier Ce qu'il y a de merveilleux avec la guerre de Troie, c'est que, contrairement Ă  la rĂšgle qui veut que l'histoire soit la mĂšre de la poĂ©sie, c'est ici de la poĂ©sie que surgit enfin l'histoire. Presque tout ce que vous savez de la guerre de Troie sort de l'Iliade d'HomĂšre — dont nous ne savons pas grand-chose, pas mĂȘme s'il a vraiment existĂ©. L'Iliade de ce poĂšte inconnu, peut-ĂȘtre aveugle, peut-ĂȘtre lĂ©gendaire, mais en tout cas gĂ©nial, est la source de tout un pan immense de l'histoire universelle. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 26, 27 Avec HĂ©raclite Ă  ÉphĂšse et ParmĂ©nide en Grande-GrĂšce, l'oiseau de minerve, sa chouette, son hibou — la philosophie prend son envol. Pour HĂ©raclite, tout passe, tout change, rien ne dure. On ne se baigne jamais deux fois dans le mĂȘme fleuve. L'univers n'est qu'une succession d'illusions Ă©phĂ©mĂšres. Pour ParmĂ©nide, c'est le contraire. Le monde est solide et dense. Un mot le rĂ©sume l'ĂȘtre. L'ĂȘtre est, un point c'est tout. Beaucoup s'imaginent qu'il peut y avoir un nĂ©ant, du non-ĂȘtre. C'est une erreur. L'ĂȘtre est. Le non-ĂȘtre n'est pas et il ne faut pas en parler. Toute l'histoire de la philosophie Ă  venir sort de l'opposition entre HĂ©raclite et ParmĂ©nide. Platon et Spinoza seront du cĂŽtĂ© de ParmĂ©nide et de sa substance infinie et Ă©ternelle. Hegel et Marx seront du cĂŽtĂ© d'HĂ©raclite. Ils reconnaĂźtront en lui le maĂźtre de la dialectique. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 32, 33 Nous devons tout Ă  la GrĂšce et Ă  Rome. Et pourtant, tout au long de ces siĂšcles de puissance et de gloire, un seul Ă©vĂ©nement, le plus inaperçu d'abord et le plus dĂ©cisif sans doute de l'histoire des hommes, s'inscrit soudain dans l'espace et le temps un enfant naĂźt sous le rĂšgne d'Auguste. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 45, 46 L'histoire prend souvent des chemins dĂ©tournĂ©s pour parvenir Ă  son but. Dieu se sert de lignes courbes pour Ă©crire trĂšs droit. Ce ne sont pas les empereurs, ce ne sont pas les puissants de ce monde, ce ne sont pas les riches dont JĂ©sus ne dit pas de bien qui font triompher le christianisme. Ce sont les pauvres, les esclaves, les femmes — et les barbares. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 47 Corneille, si je ne me trompe, c'est un théùtre d'hommes avec des femmes ; Racine, c'est un théùtre de femmes avec des hommes. Chez Corneille, la volontĂ© l'emporte sur la passion ; chez Racine, la passion l'emporte sur la volontĂ©. Corneille nous montre des hĂ©ros triomphants ; Racine, des victimes condamnĂ©es. Pour Corneille, la tragĂ©die est une grande aventure hĂ©roĂŻque qui peut finir bien ; pour Racine, c'est une aventure personnelle et intime qui ne peut finir que mal. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 157 Le miracle français Ă©tait politique, Ă©conomique et militaire. Il Ă©tait surtout littĂ©raire, intellectuel, artistique et culturel. Il Ă©tait liĂ© Ă  des victoires, au commerce, Ă  l'industrie, Ă  la multiplication des ateliers, au savoir-faire de nos artisans. Il reposait d'abord sur l'usage et le triomphe d'une langue qui allait devenir la langue de l'Europe et donner Ă  la France, pour un siĂšcle, et peut-ĂȘtre pour un peu plus, le premier rang dans le monde. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 170 Le XVIIe est un siĂšcle d'Ă©crivains. le XVIIIe est un siĂšcle d'intellectuels. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 173 Dans beaucoup de rĂ©gions, et notamment dans cette Europe qui continue Ă  rĂ©gner sur le monde, la bourgeoisie domine les deux siĂšcles qui succĂšdent Ă  l'Ancien RĂ©gime, Ă  la RĂ©volution et Ă  l'Empire. Beaucoup de dĂ©finitions ont Ă©tĂ© donnĂ©es du bourgeois. Il est rĂ©servĂ© et il a des rĂ©serves. Il ne s'engage jamais tout entier. Il a plus d'intĂ©rĂȘts que d'idĂ©al. Il aime le confort et il est conformiste. Il est prudent, sĂ»r de lui, parfois chafouin, affolĂ© de culture, prĂšs de ses sous. Il se rĂ©clame d'un passĂ© d'ailleurs plutĂŽt rĂ©cent, d'un art souvent moderne pour essayer de donner le change, de la tradition, de la beautĂ©. Il tente toujours de passer pour audacieux, mais il craint l'avenir, les artistes et l'amour. Il est plus familier des banques et des assurances que de l'agriculture et de la pĂȘche en haute mer. Tout tient en un seul mot l'argent. Orgueilleux et hautains, les aristocrates mĂ©prisaient un argent dont ils manquaient rarement. Les bourgeois ont un faible pour l'argent — mĂȘme celui qu'ils n'ont pas et aprĂšs lequel ils ne cessent jamais de courir. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 214 DĂ©clenchĂ©e par un fait divers presque dĂ©risoire, qui sert de prĂ©texte Ă  des haines recuites, la Grande Guerre est une guerre civile aux dimensions mondiales. DĂ©noncĂ©e par un petit nombre de grands esprits qui, d'un cĂŽtĂ© comme de l'autre, passent aussitĂŽt pour des traĂźtres, elle va provoquer de grandes souffrances dans les deux camps, entraĂźner la mort de plus huit millions d'ĂȘtres humains et ouvrir la voie au dĂ©clin de l'Europe. Et moi, je vis toujours, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, 2018 ISBN 978-2-07-274430-3, p. 233 EssaisModifier Une autre histoire de la littĂ©rature française, IIModifier Villon, Ă©crit KlĂ©ber Haedens, est le seul cambrioleur professionnel qui ait lĂ©guĂ© une grande Ɠuvre Ă  la littĂ©rature française. C'est un mauvais garçon, un marlou, un truand, un assassin. Il est, avec un talent qui touche parfois au gĂ©nie, l'ancĂȘtre de nos dĂ©linquants des quartiers difficiles. Il annonce de loin Jean Genet, dĂ©serteur et voleur. Une autre histoire de la littĂ©rature française, II, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. folio », 1998, p. 13 Qu'est-ce qui est au cƓur de Marguerite Yourcenar ? Je dirais deux choses surtout. Commençons par la moins importante le savoir, l'Ă©rudition, une connaissance approfondie de l'histoire de la culture.[...] L'essentiel de Yourcenar est pourtant encore ailleurs. Il est dans une exigence qui va Ă  contre-courant des tendances de l'Ă©poque. Pour dire les choses d'un mot, elle se mĂ©fie du bonheur. Elle mĂ©prise le bonheur et elle lui oppose le service, qui est peut-ĂȘtre le mot clĂ© de sa personne et de son Ɠuvre. Une autre histoire de la littĂ©rature française, II, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. folio », 1998, p. 354 Le dĂ©senchantement ne rĂ©clame pas de longues tartines. Ce que le chagrin fait de mieux, c'est de se murer dans son silence. Cioran coupe en deux la poire du dĂ©sespoir. Il ne se rĂ©pand pas, Ă  la façon de Rolla ou de Childe Harold, en lamentations lyriques, il ne se tait pas non plus tout Ă  fait il procĂšde par coups de semonce, par Ă©clats mesurĂ©s, par proverbes plus noirs que ceux de Blake ou de Pierce qui se rĂ©clamaient pourtant du diable, par aphorismes et apophtegmes. Une autre histoire de la littĂ©rature française, II, Jean d'Ormesson, Ă©d. Gallimard, coll. folio », 1998, p. 384 PresseModifier La culture, depuis peu, s'Ă©crit avec un C » majuscule — ce n'est pas bon signe — on parle de Culture et Communication — on pense Culture et Propagande. La culture est devenue un grand mot et une prĂ©occupation mĂ©diocre. Quand j'entends parler de culture, je sors mon carnet de chĂšques. Disons d'abord — ce sera plus court — ce que la culture n'est pas. Elle n'est pas un devoir. Elle n'est pas une obligation. Elle n'est pas un dĂźner de gala. Elle n'a rien Ă  voir avec le gouvernement. Elle serait plus proche d'une façon d'ĂȘtre, d'un coup de foudre, d'une fĂȘte toujours inachevĂ©e du bonheur — ou peut-ĂȘtre de joie. Elle est une longue patience et une tĂąche infinie — comme l'amour chez Proust, elle est l'espace et le temps rendus sensibles au cƓur. Elle est plus orgueilleuse et plus modeste que tout ce que l'on pourrait imaginer. La culture vivante », Jean d'Ormesson, Grandes signatures, nÂș 1, avril 2008, p. 7 Citation choisie pour le 3 janvier 2009. L'islam est une belle et grande religion. Son prophĂšte est l'un des hommes trĂšs rares qui ont bouleversĂ© le monde et transformĂ© de fond en comble le destin des hommes. La Chronique du temps qui passe », Jean d'Ormesson, Le Figaro Magazine, nÂș 13827, 11 fĂ©vrier 1989, p. 9 L'islam est une grande et belle religion. Il faut la reconnaĂźtre, la respecter, l'honorer. L'appel de Jean d'Ormesson pour les ChrĂ©tiens d'Irak », Jean d'Ormesson, Le Figaro, 2 aoĂ»t 2014 lire en ligne La civilisation musulmane est Ă  l'origine de quelques-unes des plus belles rĂ©alisations du gĂ©nie humain. Daech dĂ©shonore cette grandeur de l'islam. Nous sommes en guerre » », Jean d'Ormesson, Le Figaro, 22 dĂ©cembre 2014 lire en ligne ÉmissionModifier Est-ce que vous voulez qu'on dise des choses un peu dangereuses. Et bien, je dirais que je souhaite aussi que nous fassions la mĂȘme chose dans les annĂ©es qui viennent avec les musulmans. Je vais me faire incendier, l'islam n'est pas reprĂ©sentĂ© Ă  l'AcadĂ©mie. Il serait normal que l’islam soit reprĂ©sentĂ© Ă  l’AcadĂ©mie française. Je pense que cela se fera. Il faut laisser un peu de temps. L'AcadĂ©mie est une vieille dame, qui a beaucoup de mal Ă  accueillir de nouveaux jeunes gens [...] Je serais heureux qu'il y ait un reprĂ©sentant de l' l'entrĂ©e d' Alain Finkielkraut Ă  l'AcadĂ©mie française, l'Ă©crivain et acadĂ©micien Jean d'Ormesson en a profitĂ© pour formuler un souhait celui de voir un reprĂ©sentant de l'islam intĂ©grer cette prestigieuse institutionJean d'Ormesson, Entretien avec Jean d’Ormesson, Public SĂ©nat, 28 janvier 2016 Citations rapportĂ©esModifier On ne brĂ»le pas encore les livres, mais on les Ă©touffe sous le silence. La censure, aujourd’hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas les livres d’adversaires, ce ne sont pas les idĂ©es sĂ©ditieuses que l’on condamne au bĂ»cher de l’oubli ce sont tous les livres et toutes les idĂ©es. Et pourquoi les condamne-t-on ? Pour la raison la plus simple parce qu’ils n’attirent pas assez de public, parce qu’ils n’entraĂźnent pas assez de publicitĂ©, parce qu’ils ne rapportent pas assez d’argent. La dictature de l’audimat, c’est la dictature de l’argent. C’est l’argent contre la culture 
 On pouvait croire naĂŻvement que le service public avait une vocation culturelle, Ă©ducative, formatrice, quelque chose, peut-ĂȘtre, qui ressemblerait Ă  une mission. Nous nous trompions trĂšs fort. Le service public s’aligne sur la vulgaritĂ© gĂ©nĂ©rale. La RĂ©publique n’a pas besoin d’ le Figaro du 10 dĂ©cembre 1992, Ă  propos de la suppression par FR3 de l’émission littĂ©raire CaractĂšres. Vous pouvez Ă©galement consulter les articles suivants sur les autres projets WikimĂ©dia

2juin 2018 - Le train de ma vie: « À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă  une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage

DĂ©cĂ©dĂ© en dĂ©cembre 2017, Jean d'Ormesson repose dĂ©sormais dans un endroit qu'il affectionnait particuliĂšrement, comme le rĂ©vĂšle sa veuve dans les colonnes de Paris 5 dĂ©cembre prochain, cela fera dĂ©jĂ  un an que Jean d'Ormesson est mort. Dans les colonnes de Paris Match, son Ă©pouse Françoise BĂ©ghin se confie Ă  cƓur ouvert sur leur relation et les derniers instants de l'AcadĂ©micien. S'il a toujours vĂ©cu sa vie comme il l'entendait, Jean d'Ormesson a Ă©galement choisi l'endroit oĂč il allait reposer. Ensemble, ils en avaient parlĂ© il y a dĂ©jĂ  quelques annĂ©es. "Je lui ai demandĂ© s'il Ă©tait d'accord pour que ces cendres soient dispersĂ©es Ă  Venise, devant la Douane de mer", s'est souvenue sa faut dire que cet endroit avait une place particuliĂšre dans le cƓur de Jean d'Ormesson. "Nous y allions, au printemps, depuis toujours, a avouĂ© Ă  Paris Match Françoise BĂ©ghin. Il m'a rĂ©pondu 'Comme tu voudras'. Alors, en janvier dernier, nous l'avons accompagnĂ© pour son dernier voyage, devant la Douane de mer". De son vivant, l'AcadĂ©micien vouait une admiration sans borne Ă  l'Italie et plus particuliĂšrement Ă  la CitĂ© des cet entretien Ă  Paris Match, Françoise BĂ©ghin est Ă©galement revenue sur les derniers instants de son mari durant 55 ans. "L'avant-veille, Jean n'Ă©tait pas trĂšs en forme. Il n'est pas arrivĂ© Ă  faire son Sudoku, raconte-t-elle Ă  nos confrĂšres. HĂ©loĂŻse leur fille, NDLR est venue dĂ©jeuner. Elle Ă©tait plus inquiĂšte que moi". Quelques heures plus tard, "il a voulu aller dans la salle de bains, explique la veuve de Jean d'Ormesson. Il m'a demandĂ© de l'aider, je l'ai portĂ©. Il est tombĂ© dans mes bras. Un infarctus foudroyant."
Ily a 4 années Le 21/11/2016 à 06:18. Ormesson vieux malin,donne toujours des leçons de vie a tous - Facile quand on a un bon portefeuille et qu'on sait pas se que c'est que se lever tous les

Le cahier Livres de LibĂ©dossierL’acadĂ©micien continue Ă  interroger les Ă©toiles sur le sens de la vie et s’apprĂȘte Ă  entrer dans la a appris ce matin la mort de l'acadĂ©micien Jean d'Ormesson. Nous republions ce portrait de l'Ă©crivain paru en a rendez-vous avec deux yeux bleus. On sait qu’ils contiennent tous les bleus du ciel. Qu’ils sont connus pour ça. Comme si le ciel avait commencĂ© par lĂ . Pour voir. AprĂšs quoi, Dieu, qui pose question, a dessinĂ© un bonhomme autour. Ça donne Jean d’Ormesson. Le tout rend pas mal dans un costume sable et une chemise bleu ocĂ©an. Vraiment. MĂȘme si le tout est vieux maintenant. Il n’y a rien de grave lĂ -dedans. part bras dessus, bras dessous, dans les allĂ©es du jardin de Bagatelle. Les tilleuls embaument tellement qu'ils en deviennent bruyants. On pense Ă  toutes celles qui seraient venues sur les mains pour prendre le bras de l'homme et pas seulement pour maintenir l'Ă©quilibre du temps. Des lectrices de Elle jusqu'Ă  la Montespan. PrĂȘtes Ă  l'Ă©couter parler, parler, parler de tout et de rien. L'Ă©couter placer trois citations Ă  la minute. Et n'en pouvant plus, l'embrasser pour le faire grand tout et les petits riens, il ne parle que de ça. C'est Ă©crit dans ses livres. Jusqu'au dernier Comme un chant d'espĂ©rance. Ecrire sur rien, j'adore ça ! C'est une aventure extraordinaire !» Dont il ne sait rien. Il voudrait tellement savoir. Par exemple, si le rien qui nous a attendus est le mĂȘme que celui qui nous attend. Le rien avant le big bang, derriĂšre le mur de Planck, est-il le mĂȘme que le rien aprĂšs la mort ?» il se demande. Alors il Ă©crit sans cesse pour se demander. Pour rĂ©concilier, sans prĂ©tention, les littĂ©raires et les savants qui ne se comprennent pas». Lui-mĂȘme voudrait comprendre et pas qu'Ă  moitié» Hubert Reeves et Stephen Hawking. C'est lĂ -dessus qu'il fait ses trois huit» comme il dit, chez lui, dans son hĂŽtel particulier Ă  Neuilly qu'il habite depuis quarante ans ou dans ses deux maisons de famille en Suisse et en Corse. Huit heures de travail, huit heures pour les autres et huit heures de sommeil. Toute ma vie, je me suis couchĂ© de bonne heure.» C'est vrai pour Proust. Pour lui aussi, Ă  22 paon vient parader dans nos pattes. DĂ©cidĂ©ment le hasard n'existe pas. On se rĂ©gale de voir d'Ormesson et l'oiseau rĂ©unis et rivaliser de bleus. Et pas seulement. L'homme salue et engage la conversation le premier, flatteries et vouvoiement haut perchĂ©s. L'emplumĂ© tient bon son fromage en son bec. D'Ormesson peut alors crier LĂ©on» le plus fort. Et ça, le beau, il sait faire. A la demande mĂȘme. Voulez-vous que j'aie l'air tendre et abruti ?» il a demandĂ© gentiment Ă  la photographe toute Ă  l'heure. Pas de problĂšme, si cela convient mieux Ă  son Ăąge. Il peut faire beaucoup pour son public. C'est prĂ©cisĂ©ment ce que lui reprochent les mĂ©dias. Qui se l'arrachent pour lui en demander encore plus. Oui, je suis un personnage mĂ©diatique, malheureusement. Et malheureusement, oui, j'aime ça.» De quoi mettre tout le monde d' voir les sourires et les pouces levĂ©s qu'il se ramasse Ă  la pelle dans les allĂ©es du jardin. OubliĂ© l'homme de 40 ans imbu de lui-mĂȘme, arrogant au possible pour charger Mitterrand», pour reprendre les propos de sa fille, HĂ©loĂŻse. Faut voir comme on lui pardonne. Comme on l'aime et de plus en plus jeune. Aujourd'hui, faut parler de Jean d'O. Il renouvelle son lectorat grĂące Ă  son cĂŽtĂ© XVIIIe cathodique», poursuit sa fille, Ă©ditrice depuis vingt ans et qui l'Ă©dite de temps Ă  autre. Mon pĂšre passe bien Ă  la tĂ©lĂ© contrairement Ă  la plupart des Ă©crivains. C'est un exercice qui souvent les dessert. Lui, y est Ă  l'aise. Il a le sens de l'humour, de la repartie et de la formule. Il a un mode d'expression assez moderne tout en incarnant l'Ă©minence trĂšs classique d'un esprit Ă  la française.» Le mĂ©lange inspire Sophie Fontanelle s'en est emparĂ© pour une saga fashion dans Elle. Laurent Gerra le moque trĂšs bien avec sa Montespan. Julien DorĂ© l'emportera dans sa tombe, tatouĂ© sur l'Ă©paule. Et avec ça, un Jean d'O. qui sort, c'est plusieurs centaines de milliers d'exemplaires l'ombre, lorsqu'il redevient Ă©goĂŻste, c'est pour Ă©crire avec une exigence d'un autre Ăąge», affirme HĂ©loĂŻse d'Ormesson. Il n'a pas d'ordinateur, il Ă©crit Ă  la main, fait taper ses manuscrits, corrige sur le papier avec un perfectionnisme hallucinant. C'est un maniaque de la ponctuation et de la typo.» Touchez Ă  une virgule et vous prenez feu. Chez Laffont et Gallimard, ils n'ont jamais osé», assure l'Ă©ditrice. C'est le dernier des Mohicans. Sa maniĂšre atypique de travailler et d'aborder le monde manquera.»Une heure que l'on marche. Une heure qu'il ignore chaque banc qui se prĂ©sente. Aucun signe de fatigue. On guette. On s'Ă©tonne. On arrive au kiosque bleu ciel qui surplombe une roseraie. Des roses que le promeneur de Bagatelle remercie aussi pour leurs Ă©pines». C'est lĂ  qu'on dĂ©couvre Jean. Il ne manquait plus que lui. Tant pis si on passe pour gentille, on ne peut passer sous silence cette espĂšce de coucher de soleil qu'il a dans le ventre, qui lui sert Ă  vous regarder, Ă  travailler, Ă  s'Ă©merveiller de tout et Ă  ĂȘtre sympa avec les gens, aujourd'hui. C'est d'ĂȘtre arrivĂ© si prĂšs du bord de la vie ? Ou un cadeau laissĂ© par son cancer avant de partir ? Huit mois d'hĂŽpital, ça suffit pour rĂ©flĂ©chir, pour se rendre compte combien il y a plus malheureux que soi, combien on a besoin des autres. Croire que l'on peut ĂȘtre heureux seul est une folie». La maladie l'a rendu Ă  la vie, plus modeste et plus attentif aux petits riens», ce dont il se rĂ©jouit. Le jour qui se lĂšve, un beau paysage, une jolie femme qui passe, il n'en revient pas», rapporte sa fille. Et quand il dĂ©guste des fraises qu'il adore, on dirait qu'il atteint le Nirvana.»En attendant de guĂ©rir complĂštement, il est convaincu d'avoir payĂ© la note». La faute Ă  son Ă©ducation judĂ©o-chrĂ©tienne». Il a payĂ© la note pour tout ce qu'il n'a pas choisi quatre-vingt-neuf ans de vie ultraprivilĂ©giĂ©e, sa famille, sa noblesse, sa fortune, une enfance heureuse bercĂ©e par les voyages d'un pĂšre diplomate, couvĂ©e par les jupons d'une mĂšre qui lui faisait l'Ă©cole Ă  la maison. Jupons qu'il n'a quittĂ©s que pour hypokhĂągne» et pour Ă©pouser l'hĂ©ritiĂšre de l'empire Beghin. Il acquiesce. Ajoutez Ă  cela la note pour tout le mal que j'ai fait», il confesse, sans vouloir me vanter».Les honneurs, il n'attend pas aprĂšs mais les accueille volontiers. On est toujours venu me chercher. Pour l'AcadĂ©mie française. Et rĂ©cemment, pour entrer dans la PlĂ©iade. Antoine Gallimard me le propose alors que je ne suis pas mort. Sur quoi, il m'a rĂ©pondu que ça pouvait encore s'arranger ! D'ici deux ans peut-ĂȘtre.»Au rien», il ne sait ni oĂč ni comment y retourner. Le caveau de famille au PĂšre-Lachaise est plein comme un Ɠuf». Il devra aller voir ailleurs ou se faire cendres». Il y pense parfois. Quoiqu'il pense, il aime cette citation de l'Ă©crivain espagnol Unamuno. Croire en Dieu, c'est avant tout, et par-dessus tout, vouloir qu'il existe.» Et on a bien entendu. Il a ajoutĂ© Oui, je le veux.»Photo LĂ©a CrespiEn 6 dates16 juin 1925 Naissance Ă  Paris. 1962 Mariage avec Françoise Beghin et naissance de sa fille, HĂ©loĂŻse. 1979 EntrĂ©e Ă  l'AcadĂ©mie française. 2012 Joue le rĂŽle de Mitterrand dans les Saveurs du palais. Juin 2014 Comme un chant d'espĂ©rance Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson. 2016 EntrĂ©e dans la PlĂ©iade.

Rl2DJ.
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